Tandis que Laurent Nicollin a fait part lundi, lors de la conférence de presse de rentrée du MHSC, des dernières difficultés rencontrées dans le dossier du futur stade Louis-Nicollin, en soutien, un supporter a décidé de lancer une pétition. L’opposition municipale en profite, elle, pour appeler à reconsidérer le projet.
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Si les promesses politiques avaient été tenues, Laurent Nicollin n’en serait certainement pas là aujourd’hui. Depuis son lancement en juin 2017, le projet du futur stade du MHSC porté par la famille Nicollin et des partenaires privés est balloté au gré des tergiversations politiques repoussant les échéances et le soumettant à l’instabilité financière de l’actualité internationale.
Ce lundi, le président du MHSC a fait part d’un nouveau coup dur avec la réduction de la participation prévue initialement par la Banque des Territoires. Lassé, le président du MHSC ne semble plus vouloir s’engluer dans ce dossier et se donne jusqu’à décembre-janvier pour déposer le permis de construire, sans quoi il jettera l’éponge.
Première à s’engouffrer dès l’annonce, l’ancienne candidate aux municipales Alenka Doulain. S’étant toujours positionnée contre le projet, l’élue MUPES (version montpelliéraine de la NUPES) s’en réjouit sur les réseaux sociaux. « Enfin une bonne nouvelle ! Nos alertes depuis 2020 portent leurs fruits. J’appelle le maire de Montpellier à réunir urgemment les acteurs pour travailler à un ambitieux projet de rénovation de notre stade mythique de la Mosson. Nous sommes prêts à participer à ce travail » invite-t-elle. Les réponses, plus ou moins cordiales, d’une douzaine de supporters laissent entendre que son message ne suscite pas une approbation massive.
Ce mercredi, au tour d’EELV Montpellier d’estimer que cette annonce est « une nouvelle démonstration du caractère bancal de ce projet de nouveau stade à Pérols » et de juger : « Disons-le franchement, la Banque des Territoires n’a rien à faire parmi les financeurs de ce projets inutile, anti-écologique et couteux » en appelant la Région Occitanie et la Métropole de Montpellier à retirer leur soutien pour favoriser une réhabilitation du stade de la Mosson qui « bénéficiera non seulement au MHSC et à ses supporters mais également au quartier de la Paillade et aux Montpelliérains ». Les écolos pensent d’ailleurs que « Laurent Nicollin semble même entendre le message que l’on porte depuis plusieurs années et ouvre la porte à un projet de rénovation du stade actuel ». Pas sûr, qu’ils aient bien vu dans quel sens la porte s’était ouverte…
Une interprétation optimiste en effet des propos du président du MHSC qui, faisant valoir les financements privés du projet de futur stade, renvoyait logiquement la responsabilité de la rénovation et la mise en protection d’un équipement dont il n’est pas le propriétaire : « On restera à la Mosson et si des politiques ont dit qu’il fallait investir pour le remettre aux normes alors ils mettront 100M€ pour le réhabiliter en faisant appel aux contribuables. Ce ne sera plus mon problème. J’ai jusqu’à décembre-janvier pour déposer mon permis de construire, si je ne l’ai pas déposé, j’arrêterai le projet de stade ».
Si Laurent Nicollin en appela au supporter de l’OM Emmanuel Macron à « soutenir un petit club qui est 100% français », ce n’est pas le président de la République qui lui envoya en premier un signal positif. Le jeune journaliste et supporter du MHSC Livio Ferrero a lancé mardi une pétition dont « le but est de montrer l’engouement que suscite ce nouveau stade à Montpellier. Aujourd’hui, le projet est une nouvelle fois à l’arrêt. Laurent Nicollin ne peut pas se battre seul. Nous demandons à tous les acteurs concernés de se remettre autour de la table et de revenir à la raison pour démarrer le plus rapidement possible la construction du stade Louis Nicollin ». Quand certains réclamaient un référendum sur le sujet, cela pourrait en prendre toute la symbolique. En 24h, un peu plus de 500 personnes ont signé la pétition. Entre les opposants politiques et les supporters favorables au projet, le match est lancé.