Montpellier : drapeau blanc pour le commerce en centre-ville

13/05/2022 à 06:06

Michaël Delafosse et André Deljarry : front commun pour soutenir le commerce dans l'Ecusson
Michaël Delafosse et André Deljarry : front commun pour soutenir le commerce dans l’Ecusson (©G.M/Métropolitain)

La CCIde l’Hérault a présenté son Livre Blanc en faveur du commerce de centre-ville. Le maire de Montpellier, présent, a tenté de calmer les inquiétudes en défendant l’action de la Ville. Le lieu de la rencontre était symbolique : le Café Riche, dont la terrasse donne sur la place de la Comédie qui vient de traverser une période de forte turbulence.

Ne pas casser « l’Oeuf »

Il y a une quinzaine de jours, l’annonce du début des travaux de réaménagement de « l’Oeuf » pour le 9 mai, avait mis les commerçants en fureur, contraignant la Ville à repousser le début du gros oeuvre en septembre afin de ne pas plomber la saison estivale. .. C’est dans ce climat un peu lourd, caprice du calendrier, que la CCI a dû remettre son Livre Blanc sur le commerce du centre-ville au maire de Montpellier. Lequel a joué le jeu : Michaël Delafosse est venu au Café Riche pour entendre les propositions de la CCI et des associations de commerçants pour booster l’activité en centre-ville.

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Le Maire tient ses positions 

Mais l’élu, devant une trentaine de commerçants remontés (parmi lesquels Marcel Salengro, Jean-Pierre Touchat et Odette Daudé) a également rappelé -parfois fermement- ses grands engagements dans ce domaine, de l’animation de l’Ecusson en passant par la sécurité où, non-négociable, la fermeture du tunnel de la Comédie… Difficile de dire si le maire a calmé la grogne des commerçants de l’Ecusson qui se plaignent de l’insécurité, ou de la propreté de certaines rues, et qui se posent aussi des questions quant à l’accessibilité future du centre-ville pour les voitures.

« L’insécurité dans l’Ecusson baisse. Le préfet le confirmera : les efforts consentis ont permis une baisse de 37% des délits de voie publique dans l’Ecusson »

Michaël DelafosseMaire de Montpellier

Comédie : des commerçants « entendus »

Mais il a martelé son message et semble avoir réussi à apaiser la tension. Majoritairement, les commerçants sont repartis rassurés, convaincus d’avoir l’oreille de la Ville. « L’annonce assez brutale du début des travaux, moins de 10 jours avant les premiers coups de pioche, c’est une incroyable maladresse », fulmine encore un commerçant de la Comédie : « Mais la Ville a pris la décision de repousser les travaux à la rentrée : nous allons donc sauver la saison, et on peut dire que nous avons été entendus. Et nous apprécions aussi le geste de la Ville avec l’exonération de nos droits de terrasse pendant deux ans, soit la durée des travaux sur la Comédie ».    

Michaël Delafosse, le maire de Montpellier, a défendu fermement le programme de la Ville
Michaël Delafosse, le maire de Montpellier, a défendu fermement le programme de la Ville (©G.M/Métropolitain)

Montpellier va s’embellir

Michaël Delafosse, à la tribune, balaie l’incident du faux départ : « Il y a eu un couac, lié au calendrier initial suggéré par les entreprises mais ce n’est pas grave : on se parle et on corrige, on ajuste, et c’est ça l’important. Que les commerçants de Montpellier en soient conscients : je défends le centre-ville de toutes mes forces. La gratuité des transports en commun, c’est bon pour le commerce ; la réhabilitation de la Comédie aussi. Quand les travaux seront finis, cette place, qui sera arborée, doit devenir la place la plus instagramée ».

Un projet aux Echelles de la Ville 

Le maire évoque aussi le problème de l’insécurité : « Elle baisse depuis deux ans. Le préfet le confirmera bientôt, mais les efforts consentis par la collectivité aussi a permis une baisse de 37% des délits de voie publique dans l’Ecusson. Donc, oui, nous agissons pour renforcer l’attractivité du centre-ville et de son commerce ». Michaël Delafosse évoque également « une annonce prochaine sur les Echelles de la Ville et une autre pour booster le Nord de l’Ecusson ».

Le maire de Montpellier confirme que la Ville octroie une enveloppe de 100 000 € par an aux associations de commerçants pour organiser des animations dans l’Ecusson.

CCI de l’Hérault : un Livre Blanc pour booster le commerce

Dans son premier volet du Livre Blanc, la Chambre de Commerce et d’Industrie fait des propositions à la Ville pour assurer l’attractivité et le développement du commerce de centre-ville : « Il n’y a pas de centre-ville vivant sans commerces vivants », assène l’élu consulaire qui milite pour la création de parcours des consommateurs avec l’installation d’une vraie signalitique dans tout l’Ecusson.
Autre sujet : travailler sur les locaux vacants : « Il ne peut pas y avoir de locaux vides, cela donne une mauvaise image de la ville… Il faut travailler sur l’aide et l’accompagnement à la création commerciale et, quand les situations perdurent, travailler sur la « vitrophanie provisoire »… Enfin, il faut faire venir de nouvelles enseignes : certaines ne sont pas présentes à Montpellier mais elles ont leur place ici.
Pour mieux piloter le développement du commerce, la CCI propose aussi de créer un « guichet unique » à Saint-Côme pour les commerces du centre-ville : « On pourrait ainsi centraliser toutes les remarques et les observations des commerçants pour les faire remonter ». Sera-ce le rôle d’un futur « manager de centre-ville » ? C’est une autre idée défendue par André Deljarry qui peut s’appuyer sur l’écoute du maire de Montpellier : « Nous travaillons déjà ensemble sur de multiples sujets : nous réagirons point par point à ce Livre Blanc avec des réponses et des calendriers. La méthode que vous proposez est sérieuse, je m’engage à ce que la Ville y réponde de manière tout aussi sérieuse », conclut Michaël Delafosse.
La discussion fut cordiale, amicale, mais la CCI prépare le volet II de son Livre Blanc qui provoquera sans doute plus de remous. Le second ouvrage portera en effet sur la place de la voiture à Montpellier : « Les commerçants considèrent à juste titre que la voiture nécessaire et indispensable au fonctionnement commercial du centre-ville », rappelle André Deljarry. Les relations entre les commerçants et la Ville caleront-elles sur ce sujet ?

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Gil Martin