FOCUS. Hérault-Gard : appel à une vigilance citoyenne face au moustique tigre


À quelques jours du lancement du Plan anti-dissémination d’arboviroses par la direction générale de la Santé, Vigilance-Moustiques, premier site d’information actualisée sur les moustiques en France, publie sa carte 2019 du moustique tigre. Les départements de l’Hérault et du Gard sont déjà touchés.

Avec, cette année, neuf nouveaux départements en vigilance rouge, la colonisation de l’ensemble du territoire continue son accélération vers le nord. La région parisienne est notamment passée entièrement en vigilance rouge ou orange. Par ailleurs, il n’y a désormais plus de départements en simple veille sanitaire, couleur verte. Tous les départements qui ne sont ni en vigilance orange, ni en vigilance rouge passent en vigilance jaune, ce qui signifie qu’ils sont en veille entomologique, et donc soumis au dispositif de surveillance correspondant.

Hiver doux et vagues de chaleur précoces

Après un hiver relativement doux et des vagues de chaleur précoces, dès février, la saison des moustiques a déjà débuté depuis quelques semaines, bien avant la date officielle du 1er mai et le lancement annuel du Plan anti-dissémination d’arboviroses. Ce fut d’ailleurs le cas l’année dernière, considérée comme une grosse année à moustiques, qui a vu sa saison démarrer très tôt et surtout se terminer très tard, des moustiques étant toujours présents à l’approche de Noël.

Cinq départements ont été particulièrement touchés : Hérault, Haute-Garonne, Gironde, Bouches-du-Rhône et Tarn. La saison des moustiques a démarré sur plus de la moitié du territoire : 53 départements : Le Nord, la façade Atlantique, le Sud-Ouest, le pourtour méditerranéen et le couloir Rhodanien jusqu’aux départements du Rhône et de l’Ain. Les régions épargnées sont surtout les régions montagneuses et le Grand Est.

Trois facteurs à prendre en compte

Pour rappel, trois facteurs déterminent la quantité de moustiques que l’on peut constater dans une région donnée : d’abord, un hiver doux, ce qui permet aux œufs pondus avant l’hiver de survivre jusqu’au printemps et pouvoir ainsi reprendre leur cycle d’évolution après les premières pluies et les premières chaleurs.

Ensuite, des pluies abondantes qui génèrent suffisamment d’eaux stagnantes pour que les œufs pondus puissent y vivre leur processus complet d’évolution jusqu’au stade de moustique adulte en passant par celui de larve. Enfin, une fois ces pluies tombées, il faut en moyenne 10 jours de chaleur suffisante (23°C le jour et 15°C la nuit) pour permettre aux œufs de moustiques de devenir larves puis moustiques adultes. Si les températures sont supérieures, le cycle se raccourcit. Si elles sont inférieures, le cycle s’allonge. Il faut une baisse franche et brutale des températures pour qu’il s’interrompre complètement.

Les conseils utiles

Veiller à ne pas laisser d’eaux stagnantes dans son environnement proche : vider les soucoupes des pots de fleur (ou mettre du sable dedans), vider et retourner les pneus, seaux ou arrosoirs ainsi que tous les petits objets (jouets d’enfants…) laissés à l’extérieur, nettoyer les gouttières ou canalisations bouchées, traiter les mares avec des larvicides, recouvrir les cuves de récupération des eaux de pluie, nettoyer les replis des bâches laissées à l’extérieur, les bâches de piscine, renouveler l’eau des vases, de la gamelle du chien… De manière générale, surveiller la moindre cavité qui peut se remplir d’un peu d’eau sans pouvoir se vider naturellement. Il suffit de quelques millilitres d’eau stagnante pour que le moustique tigre femelle puisse y pondre des centaines d’œufs.

Quel rôle peut jouer le citoyen dans la vigilance ? Face à  l’augmentation du nombre de départements français concernés par le moustique tigre et au manque de connaissances des habitants sur les risques sanitaires qu’il représente, Vigilance-Moustiques tient à rappeler la nécessité d’informer la population et de l’inciter à participer à la vigilance citoyenne en signalant toute prolifération inhabituelle de moustiques. Savoir identifier un moustique tigre et déclarer des cas suspects  : afin d’orienter l’action des organismes en charge de la « lutte anti-vectorielle », il est essentiel de signaler la présence du moustique tigre partout où il se trouve.

De manière générale, signaler toute prolifération inhabituelle de moustiques à Vigilance-Moustiques qui se chargera de retransmettre à la commune ou aux organismes concernés. Pour ce faire, il faut savoir à quoi ressemble un moustique tigre : il mesure quelques millimètres de longueur, il est noir avec des rayures blanches. – en cas d’observation d’un spécimen suspect, le prendre en photo, si possible avant de l’avoir écrasé, ou bien après l’avoir neutralisé sans l’abîmer, puis envoyer la photo à Vigilance-Moustiques qui la transmettra aux organismes compétents pour authentification

Une étude en 2018

En 2018, l’Institut IFOP a réalisé une étude pour Vigilance-Moustiques, afin de déterminer les connaissances des Français sur le moustique tigre dans les départements de métropole concernés par la vigilance rouge, c’est à dire ceux dans lesquels il est implanté et actif. Il en ressort que : 43% des habitants des départements en vigilance rouge ne savent pas reconnaître un moustique tigre. 35% ne savent pas qu’il est présent dans leur département.

Ce chiffre varie selon que le moustique est implanté depuis plus ou moins longtemps dans la région : 71% dans les départements d’Ile de France versus 16% en PACA. Seulement 4% connaissent toutes les maladies qu’il peut transmettre. Si le Chikungunya est pointé à 82%, la dengue à 65% et le Zika à seulement 54%, près d’un français sur 2 estime, à tort, qu’une piqûre de moustique tigre peut constituer un vecteur de transmission du paludisme. 59% n’ont pas le réflexe de signaler la présence du moustique tigre aux autorités compétentes.

Météo des moustiques

Le site vigilance-moustiques s’adresse aux professionnels et aux particuliers qui souhaitent s’informer sur la présence des moustiques et connaître les risques liés aux piqûres. L’année dernière, il a reçu plus de 336.000 visites, preuve de la prise de conscience de la population de la colonisation du territoire par le moustique tigre.

Vigilance-Moustiques a développé un modèle prédictif de Météo des moustiques, qui s’appuie sur la combinaison de trois outils performants, une fois la saison des pluies printanières démarrée.

Signalements pris en compte

Face à  l’augmentation du nombre de départements français concernés par le moustique tigre et au manque de connaissances des habitants sur les risques sanitaires qu’il représente, Vigilance-Moustiques tient à rappeler la nécessité d’informer la population et de l’inciter à participer à la vigilance citoyenne en signalant toute prolifération inhabituelle de moustiques -chaque signalement est pris en compte- sur www.vigilance-moustiques.com.

La carte 2019 du moustique tigre.
Le 27/04/2019 à 10:30, par Jean-Marc Aubert.