La Fédération Hospitalière de France -FFH- avec le soutien de l’Ipsos, a sondé les habitants de la région Occitanie. Si 86% d’entre-eux estiment que l’accès à de bons établissements de santé assure une égalité des chances dans la vie, ils déplorent un manque de moyens et des inégalités d’accès aux soins. Ils s’inquiètent aussi pour la santé… de l’hôpital public.
Présidée par François Chollet, la FHF Occitanie, rattachée à la Fédération Hospitalière Française (4 800 établissements sanitaires, sociaux et médico-sociaux publics représentant plus d’un million de professionnels) a interrogé les citoyens sur leurs attentes, quant aux questions de santé dans le cadre du Grand Débat National. Près de 6 000 Français ont contribué à cette enquête Ispos, dont 439 de la région Occitanie
Une demande de moyens
« En Occitanie les habitants considèrent l’accès à la santé comme une condition essentielle pour l’égalité des chances », annonce François Chollet, qui tire le premier grand enseignement de l’enquête mené avec l’Ipsos, « Si nos concitoyens ne remettent pas en cause la qualité des soins, ils aimeraient que plus de moyens soient accordés aux établissements de santé et médicosociaux ».
Le président régional de la FHF enfonce le clou : « Les résultats de l’enquête sont sans appel. Les habitants demandent plus de moyens pour la santé mais aussi davantage de concertation sur les questions de santé et une lutte accrue contre les déserts médicaux ».
Inquiétude pour l’hôpital
Selon l’Ipsos, 86% des citoyens estiment que l’accès à de bons établissements de santé est le critère le plus important pour assurer à chaque individu une égalité des chances dans la vie, juste derrière… l’accès à l’éducation. « Cependant, 85% estiment que l’hôpital public est aujourd’hui en danger », souligne François Chollet.
L’enquête confirme l’inquiétude des habitants sur l’hôpital public : 73% ont le sentiment que l’hôpital s’est dégradé ces dix dernières années : « Les citoyens décrivent un système complexe et un manque de moyens, mais malgré tout, des soins de qualité », nuance François Chollet, « Ils estiment que l’hôpital public rencontre plus de problèmes de moyens que de qualité des soins ».
Lutter contre les déserts médicaux
Pour améliorer le fonctionnement de l’hôpital public, la population d’Occitanie estime qu’il faut en priorité beaucoup plus de personnels (88%), de budget (75%) et de proximité (63%). « 94% sont favorables à une augmentation des moyens financiers de l’hôpital public français », confirme le président régional de la FHF qui évoque aussi un autre besoin exprimé : la lutte contre les déserts médicaux. « En effet, 17% des personnes interrogées veulent un meilleur maillage territorial, et 12% placent la lutte contre les déserts médicaux en priorité », précise François Chollet, « Les citoyens estiment qu’il faut obliger les médecins à y exercer (9%), en améliorant la répartition du personnel (4%) mais aussi en développant des services de proximité (6%) ».
Pour répondre à ces enjeux, le président précise que les habitants d’Occitanie sont prêts pour la digitalisation de la santé : « 89% sont favorables au développement du numérique pour la santé avec notamment le dossier médical partagé et des applications de santé ».
Simplifier le système français
Plus largement, l’Ipsos a interrogé les citoyens sur le système de santé français. Ils sont 71% à le trouver trop complexe à comprendre, et 87% ne savent pas à quoi servent les différentes cotisations : sociales, CSG, mutuelle, etc.
« Une demande de refonte de la gouvernance, avec notamment une fusion du ministère de la santé et de l’Assurance maladie, est souhaitée par plus de 7 habitants de la région sur 10, soit 71% des répondants », conclut François Chollet.
La démarche de la FHF confortée
« Les enseignements de cette enquête permettent à la FHF de consolider des orientations qu’elle préconise pour transformer le système de santé », annonce François Chollet : « Quatorze propositions accompagnées de plans d’action ont ainsi été élaborées pour transformer le système de santé avec notamment une approche forte par les territoires ». En voici quelques unes :
- Unifier la gouvernance nationale de la santé.
- Doter de moyens financiers et humains les établissements médicosociaux pour accueillir dignement les aînés.
- Faire de l’accès aux soins non programmés une responsabilité partagée entre la ville et l’hôpital.
- Investir massivement pour rattraper le retard français dans la révolution numérique.
- S’attaquer réellement aux actes « inutiles ».
- Lancer un plan national santé et qualité de vie au travail.
- Valoriser l’exercice hospitalier, médical et paramédical, par un plan global de soutien à l’attractivité dans les hôpitaux et les établissements pour personnes âgées ou handicapées.
- Définir comme priorité nationale la mise en place d’une politique ambitieuse de prise en charge des troubles mentaux ou psychiques.