Y a de la friture au conseil municipal de Castelnau-le-Lez, aux portes nord-est de Montpellier, on peut même que c’est quelquefois électrique : Julien Miro, l’ancien élu de la majorité de Frédéric Lafforgue, maire de la commune qui siège désormais dans les rangs de l’opposition (et comme conseiller métropolitain) vient de créer un Observatoire de l’urbanisme.
Une initiative qui est loin de faire l’unanimité et qui fait réagir Frédéric Lafforgue, comme nous allons le constater. D’abord, place à cet outil. Métropolitain a posé trois questions à Julien Miro (qui dans le privé est directeur des relations parlementaires à Engie) pour qu’ils en disent plus sur cet Observatoire, doublé de la distribution d’un journal dans les boîtes aux lettres.
Métropolitain : quels constats vous ont-ils poussé à créer cet observatoire ?
Julien Miro : le constat est simple : les Castelnauviennes et les Castelnauviens sont excédés par la politique d’urbanisation massive et galopante du maire. Les chiffres leurs donnent raison : L’urbanisation de la ville est de 2 à 2,5 fois plus importante que les autres villes de la Métropole de Montpellier, la population a plus que doublé en 30 ans, l’artificialisation des sols atteint 80%… Comme beaucoup de Castelnauviens, lors des dernières élections municipales, j’ai cru le maire lorsqu’il avait promis un changement radical dans sa politique d’urbanisation, j’ai cru à sa sincérité. J’aurais dû me douter qu’en ayant été adjoint à l’urbanisme pendant près de quinze années, il continuerait dans cette frénésie d’urbanisation. Pire, il a accéléré. Cette politique d’urbanisation irradie sur tous les sujets : état de la voirie, sécurité, mobilité… et bien sûr qualité de vie. Les Castelnauviens veulent dire stop.
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Quel est l’objectif de ce nouvel outil ?
Cet observatoire, c’est un rassemblement de femmes et d’hommes venant de tous horizons, qui partagent la volonté de préserver Castelnau-le-Lez. Chacun peut adhérer à l’Observatoire. Un site internet vient d’être lancé. Un journal est distribué dans les boîtes aux lettres. Il faut remettre du collectif dans la façon d’appréhender la ville. L’enjeu est d’être factuel sur la dégradation de la qualité de vie à Castelnau, d’être des lanceurs d’alerte et de formuler des propositions. C’est pour cela que toutes les données sont sourcées et argumentées. Cela prend plus de temps, mais il faut être sérieux dans notre démarche.
Préparez-vous d’ores et déjà les municipales de 2026 ?
Cette question n’est pas d’actualité. À ce stade, nous devons réagir pour proposer collectivement une troisième voie aux Castelnauviens. Nous ne nous résignons pas à ce que l’alternative des Castelnauviens se limite au groupe d’opposition de Mathilde Borne, porte étendard des Nupes, « ayatollah de l’écologie punitive » ou de l’autre côté, Frédéric Lafforgue, porte étendard des « ayatollahs du béton ». Il restera comme le maire qui construit trois tours de neuf étages sur l’avenue de l’Europe, 1 500 logements supplémentaires sur cette même avenue, qui défigure le cœur de ville, qui dépense plus de 4 millions d’euros sur un terrain vierge pour une maison du numérique, et qui supprime un plat aux enfants à la cantines pour faire des économies. Les Castelnauviens le savent maintenant : les prochaines étapes du maire sont l’urbanisation massive de dizaines d’hectares de terres agricoles à Sablassou, le développement insensé d’Eurêka, le grignotage des immeubles sur les quartiers résidentiels, et la dégradation de la qualité de vie qui en résulte. Nous ne pouvons-nous y résoudre.
On sait que Frédéric Lafforgue, de nature un peu froide, aime bien faire quelquefois faire dans l’humour, mais ce n’est pas sûr que, quand Julien Miro l’affuble d’un « ayatollah du béton », cela le fasse beaucoup rire. D’ailleurs, sollicité par Métropolitain sur le lancement de cet Observatoire de l’urbanisme par Julien Miro, le maire de Castelnau-le-Lez sort la griffe qu’on lui connait aussi : « Alors qu’il siégeait dans ma majorité au conseil municipal, Julien Miro a voté le 29 juin 2021 les projets de l’urbanisme de l’avenue de l’Europe, comme tous les autres élus, opposition comprise. Et quelques mois plus tard, il m’a demandé de lui retirer sa fonction d’adjoint au maire pour, vous savez quoi ? Partir en campagne contre moi aux élections régionales, avec un sacré désaveu lors du vote final. Au bal des faux-culs, Julien Miro a la médaille d’or ».
Frédéric Lafforgue fulmine « d’avoir été obligé de renommer un adjoint en remplacement de Julien Miro, qui a mis la panique dans la majorité » et s’interroge sur l’opportunité de cet outil : « il n’y a pas besoin d’un Observatoire de l’urbanisme, il ne sert à rien, puisque nous disons très clairement les choses, lors des réunions publiques organisées sur le Plan local d’urbanisme, le PLUi, le PLU intercommunal. Nous ne cachons rien et nous expliquons aux citoyens pourquoi nous avons modifié au dans le PLUi, les deux zones que sont l’avenue de l’Europe et le Centre ancien. Il y a aussi cette mesure forte : ce n’est pas rien, 110 hectares de terres agricoles et viticoles sont désormais protégées du béton dans une frange qui va d’Eurêka à Verchant. Je relève que M.Miro parle de tours en évoquant les projets de résidences présentés la semaine dernière, mais il se trompe, neuf étages, ce n’est absolument pas une tour, c’est un immeuble tout simplement. Pour les projets futuristes, nous nous attachons à respecter les contraintes environnementales et hydrauliques ».
Un brin amusé et ironique, le maire de Castelnau-le-Lez relève que, « cet Observatoire de l’urbanisme n’est qu’un copié-collé d’une proposition de l’élue Nupes d’ici ! Bref, c’est une action politique contre ma candidature en 2026, mais au moins, je suis prévenu trois ans avant »…Ambiance !
Le futur groupe scolaire Jacques Chirac initialement envisagé dans le quartier d’Eureka, c’est finalement sur le site de l’actuel stade Jean Fournier qu’il verra le jour. Cet équipement de 5 045 m2 présentera de nombreux atouts fonctionnels et pédagogiques. La Ville de Castelnau-le-Lez souhaite faire de ce lieu un établissement innovant, préfigurateur de « l’école de demain » et adapté à l’acquisition des compétences du XXIème siècle.
Extension du Parc Eurêka : premier quartier connecté d’écocité, dans le prolongement du pôle économique existant, elle est en cours d’aménagement. Le parc proposera à terme une nouvelle offre d’implantation à destination des entreprises tertiaires, technologiques et des établissements médicaux, tout en préservant la mixité par l’intégration de logements, de services et de commerces de proximité ainsi que la qualité paysagère du site. L’ensemble du projet, qui se développe sur 39 hectares, se compose de deux secteurs délimités par le boulevard Philippe Lamour : le secteur de Verchant et le secteur de Cauquilloux. Au programme également, l’extension du palais des sports au nord de la ville.
Ecoquartier du Domaine de Caylus : situé dans le nord de la commune, au coeur de 60 hectares d’espaces naturels et agricoles protégés, le Domaine de Caylus s’étend sur 24 hectares aménagés dont 15 hectares consacrés à des espaces végétalisés. Le Domaine de Caylus en est désormais à l’étape 2 de sa Labelisation Eco Quartier, délivrée par le ministère du Logement et de l’Habitat durable. Une fois les études achevées et le chantier engagé, une expertise du projet est réalisée pour vérifier la conformité du projet à la charte ÉcoQuartier. Le label ÉcoQuartier – étape 2 est délivré par la commission nationale ÉcoQuartier sur proposition de la commission régionale, après présentation des conclusions des experts.
Vidéo-protection : 33 caméras vont être installées pour renforcer la sécurité. Soucieuse d’améliorer la sécurité des Castelnauviens, la Ville finalise l’installation de ces nouvelles caméras de vidéosurveillance couvrant l’ensemble du territoire communal. Le projet vidéo-protection est mené depuis août 2010 : les premières études ont été menées pour l’implantation des caméras en concertation avec la gendarmerie dans le prolongement de la convention de coordination entre elle et les services de la police municipale.
Par ailleurs, la future police municipale intercommunale, nommée Police métropolitaine des transports interviendra sur le réseau de transports en commun et accompagnera la prochaine gratuité des transports. Les agents opérationnels dès ce mois de septembre interviendront donc dans les bus et le tramway, sur les quais des stations de Castelnau-le-Lez. Une convention organise une coproduction de la sécurité entre l’État, Montpellier Méditerranée Métropole, les communes signataires, dont Castelnau-le-Lez et la TaM 3M.
Le budget primitif a été adopté lors de la séance du 27 mars dernier au conseil municipal : section de fonctionnement : 40,04 M€, section d’investissement : 35,49 M€, soit un total général de 75,53 M€. Frédéric Lafforgue s’est félicité : « il n’y a pas de hausse d’impôt ». Depuis la réforme de la fiscalité locale, la taxe d’habitation sur les résidences principales a été supprimée. Le panier des recettes fiscales de la Ville se compose de la taxe foncière sur les propriétés bâties, la taxe foncière sur les propriétés non bâties et la taxe d’habitation réduite aux seules résidences secondaires. Malgré les difficultés en engendrées par la crise énergétique et l’inflation, le taux de taxe foncière n’a pas augmenté depuis 2006.
Conformément à la charte de gouvernance du PLUi, les communes collaborent activement avec Montpellier Méditerranée Métropole pour élaborer le document d’urbanisme. Un débat sans portée décisionnelle ni vote doit avoir lieu dans les communes membres. Il porte en l’espèce sur les objectifs suivants fixés par la Métropole : révéler le grand parc métropolitain : structurer les limites urbaines, développer des armatures végétales en milieu urbain; se préparer au défi climatique : optimiser les ressources, favoriser les îlots de fraîcheur, améliorer la qualité de l’air; maîtriser de la consommation foncière : réduire les extensions urbaines, optimiser les constructions, encadrer la croissance démographique : répartir géographiquement de la croissance démographique ; assurer la cohésion sociale, construire la Métropole du quart d’heure : renforcer l’offre de transports, développer le réseau de pistes cyclables, affirmer une Métropole productive et innovante : Poursuivre la stratégie de développement économique, structurer l’offre foncière et immobilière, promouvoir un tourisme métropolitain d’affaires et de loisirs.
Dans le cadre du développement des jardins partagés, la commune va mettre à disposition une parcelle d’environ 2 000 m2, dont elle est propriétaire pour créer un nouveau jardin partagé dans le quartier de Vert Parc. Géré par l’association, « Le Terrain. », il disposera d’une arrivée d’eau et d’une clôture. Ce projet est l’un des lauréats du budget participatif 2022. Il s’agit d’une opération portée par la Ville pour inciter les habitants à proposer des projets pour le mieux vivre ensemble dans les quartiers. La création d’un jardin partagé à Vert Parc fait suite à celui de Caylus, l’un des plus grands de France inauguré en octobre 2021 sur plus de 6 500 m2 de superficie.
Deuxième ville de la Métropole de Montpellier, le maire de Castelnau-le-Lez voit plus loin que l’horizon 2026. Pourquoi pas un Observatoire du futur ?!