Montpellier : La Ruche Montpelliéraine prête à butiner les idées citoyennes


Alexis Boudaud, Marion Antrope, Flavio Dalmau et Edisson Tieche lancent La Ruche Montpelliéraine.
Alexis Boudaud, Marion Antrope, Flavio Dalmau et Edisson Tieche lancent La Ruche Montpelliéraine. (©CN / Métropolitain)

Après sa première campagne électorale lors des Législatives à tout juste 18 ans, Flavio Dalmau n’en a pas fini avec la politique. Une expérience durant laquelle il a pris pas mal de coups, tenté sa chance avec Ensemble avant de partir en dissidence et comme douze autres candidats n’a pas dépassé la barre des 5% sur la 2e circonscription, récoltant un faible 0,25%… Beaucoup auraient jeté l’éponge et seraient passés à autre chose. Pas lui. Ce jeudi 22 septembre, il lance La Ruche Montpelliéraine. Ni un parti, ni un mouvement politique, le think tank, se présentant comme « un laboratoire d’idées et un incubateur d’actions », souhaite inviter les habitants à construire un manifeste en vue des Municipales 2026.

« Le Frêchisme ne fonctionne plus »

Comme il l’avait déjà fait par le passé, Flavio Dalmau dresse un constat sans appel de la situation. « Depuis 18 ans, Montpellier n’arrive plus à avancer et est en faillite économique, sociale et écologique. Les trois maires qui se sont succédés depuis Georges Frêche ont essayé de recopier sa méthode. Cela a marché un temps mais en 2022 avec l’évolution de la société et de Montpellier, le Frêchisme ne fonctionne plus« . Et de pointer le problème selon lui : « Ils ne se sont pas attaqués au fond des sujets mais à la surface, ils ne sont pas attaqués au manque de justice sociale dans les quartiers populaires par exemple. Leurs politiques, c’est de mettre des pansements sur des fuites d’eau. Cela marche un temps mais cela pète rapidement ».

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S’il n’est pas dégouté par la politique, le jeune homme juge que l’ »on a passé le temps de créer des partis. Ils se basent sur des guerres d’égo, qui sera la tête de liste, le candidat… On veut revenir aux fondamentaux en croisant un projet basé sur les idées de fond ». Sur cette base, Flavio Dalmau propose « une nouvelle méthode » basée sur « la construction collective et la démocratie participative » qui prendra la forme « d’un laboratoire d’idées et d’un incubateur d’actions ». La Ruche Montpelliéraine sera ainsi lancée le jeudi 22 septembre à 19h au Café des Arts à Montpellier. « Ce n’est ni un parti, ni un mouvement. À la différence de certains partis municipalistes, nous voulons travailler sur le fond, nous n’avons pas de guerre d’égo et nous voulons être fédérateur et travailler sur le programme » prévient-il en invitant un maximum de monde à rejoindre son initiative.

« Nous voulons construire une force de mobilisation »

Outre les différents pôles (culture, écologie…), La Ruche Montpelliéraine s’organise autour d’un comité directeur de huit personnes qui coordonneront les actions des sept « ruches » de quartier. « Nos deux objectifs sont de rendre la politique accessible et plus intéressante pour les jeunes, et de façon plus générale pour les Montpelliérains, puis de construire un manifeste qui fera le lien entre les idées et les revendications citoyennes. Ce sera notre projet pour Montpellier » éclaire Flavio Dalmau.

Si les Municipales de 2026 sont évoquées, le jeune homme prévient : « La Ruche a pour vocation à durer. Elle n’a pas été créé pour cette échéance » et d’assurer que dans l’immédiat l’objectif n’est pas de proposer un candidat. « Peut-être ou peut-être pas. Si c’est le cas, cela se déterminera de façon collégiale. Nous voulons construire une force de mobilisation » appuie-t-il en illustrant avec les personnes qui ont déjà adhéré à cette démarche. Radicaux de gauche, Écologistes, une ancienne candidate sur la liste de Mohed Altrad, des sociaux-démocrates… quand lui se revendique du social libéralisme… « Nous ne contraignons pas nos adhérents à ce qu’ils soient engagés dans un parti politique » souligne Flavio Dalmau. Seuls exclus, les extrêmes. « Nous les combattons et je ne pense pas qu’ils se reconnaissent dans notre charte de valeur et notre organisation » complète-t-il.

Diversité politique et jeunesse

Candidat sur la 3e circonscription de l’Hérault aux Législatives (Écologie autrement / 2,13%), Alexis Boudaud met en avant : « Aux Législatives, au niveau de la France entière, des candidats comme Flavio ont été la première force indépendante avec des centaines de milliers de voix. Avec une réflexion globale mais une action locale on peut arriver à quelque chose ». Se définissant comme un écologiste indépendant, il loue l’organisation présentée :  « Dans une ruche, il y a plusieurs fonctions, beaucoup de richesses et chacun à un rôle à jouer. On propose cette diversité politique pour puiser dans cette force et enrichir nos réflexions ». Avec notamment une ambition : « J’ai l’impression que l’on méprise une certaine partie de la jeunesse qui ont des idées novatrices. Mais qui a construit la France d’après-guerre et le socle républicain ? On dit aux jeunes venez vous investir, venez avec nous réfléchir » et de pointer « la force du collectif« .

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Membre des Radicaux de Gauche et président du Cercle Léon Bourgeois, Edisson Tieche porte un regard sur l’expérience politique du jeune homme : « Flavio a essayé de desserrer le carcan montpelliérain. Il est jeune et a refusé un certain nombre de caporalisation de vieux loups de mer qui pensent que l’on peut utiliser les jeunes et les jeter. En tant que Radical, je me reconnais dans ce think tank apolitique et fédérateur« . Et d’appeler : « Je voudrais qu’il y ait une nouvelle génération politique à Montpellier. Il y a certes une génération aujourd’hui au pouvoir mais ce sont de jeunes vieux. Les jeunes ont le sentiment qu’il y a une chape de plomb et que personne ne peut réussir ou tenter sa chance avec une engagement citoyen sans se faire tirer dessus à balle réelle. Heureusement, Flavio a l’air d’avoir un gilet pare-balle. Il faut donner à Montpellier une seconde jeunesse« .

« Le manifeste sera là pour présenter des solutions »

En ne limitant son initiative à la jeunesse, Flavio Dalmau souligne : « Tous ceux qui se reconnaissent dans notre charte de valeur et qui veulent construire ce manifeste de Montpellier sont invités ». À ses côtés Marion Antrope, militante aux jeunesses écologistes, explique : « Cette pluralité d’engagement politique personnel va garantir notre côté apartisan. C’est pour cela que l’on souhaite rassembler le plus de monde possible avec un bagage politique ou non. Dans notre charte de valeur, on garantit que personne n’impose d’idéologie personnelle et politique ».

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Engagement dans la transition écologique, inclusion, lutte contre les discriminations, jeunesse, justice sociale, vivre ensemble, attractivité économique… guideront les premières thématiques locales. « Sur la sécurité par exemple, on va développer plus de forces de l’ordre sans se demander pourquoi il y a de l’insécurité donc on ne va pas traiter le problème à la source. Nous voulons vraiment questionner les montpelliérains sur leur quotidien, leurs ressentis… car ce sont eux qui font la ville« , complète-t-elle en appuyant : « Nous ne sommes fermés sur rien. Si des citoyens font remonter des priorités, nous sommes là pour créer le lien comme des médiateurs. Nous ne sommes pas là pour nous imposer ».

Prenant comme exemple la propreté, Alexis Boudaud illustre : « L’idée n’est pas de pointer le négatif mais de chercher pourquoi cela ne marche pas et comment on peut faire autrement. Le manifeste sera là pour présenter des solutions« . Conférences, cafés débats, tables rondes, soutien à des associations lors d’événements, démonstrations de rue… viendront enrichir les discussions de La Ruche Montpelliéraine. « Nous sommes la seule organisation à l’heure actuelle à construire un projet fédérateur fait à 100% avec les Montpelliérains » appuie Flavio Dalmau quand Marion Antrope ambitionne : « Si on ne porte pas de candidat, le manifeste sera là et les politiques ne pourront pas l’ignorer. Ce sera le fruit des citoyens sur plusieurs années ».

Lancement de la Ruche Montpelliéraine, jeudi 22 septembre à 19h au Café des arts, 3 rue Saint-Guilhem, Montpellier. Entrée libre.
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Le 20/09/2022 à 17:29, par Cédric Nithard.