Législatives / Hérault : la majorité résiste face à la progression de la NUPES et du Rassemblement National


L'élection n'a une nouvelle fois pas rassemblé les foules.
L’élection n’a une nouvelle fois pas rassemblé les foules. (©CN / Métropolitain)

Dans l’Hérault, après le second tour des élections législatives déroulé ce dimanche 19 juin, Ensemble, la NUPES et le Rassemblement National se partagent à parts égales les neuf circonscriptions du département. Les principales forces politiques du pays seront ainsi représentées par trois députés chacune. Si quatre députés sortants avaient été écartés dès le premier tour, les trois encore en course ont été réélus. L’abstention marque une nouvelle fois le scrutin.

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Ambitions déçues pour la NUPES

Avec neuf candidats au second tour, la NUPES avait de grandes ambitions dans l’Hérault comme l’avait souligné Manuel Bompard, leader de la France Insoumise, lors de son récent passage à Montpellier. En envoyant seulement trois députés (Nathalie Oziol (2e), Sébastien Rome (4e) et Sylvain Carrière (8e)) à l’Assemblée nationale, c’est forcément une déception. Passer de une députée Insoumise, en l’occurrence Muriel Ressiguier, à trois apparait toutefois comme une progression. Ils viennent ainsi rejoindre les 131 députés NUPES. Une alliance de gauche (France Insoumise, EELV, PCF, PS) qui dans son unité devient la première opposition de la majorité. Localement, la déception sera vite balayée par l’analyse des résultats à Montpellier, qui a une nouvelle fois massivement rejeté le Rassemblement National durant ces élections, et la perspective de consolider cet élan en transformant les forces existantes.

Les résultats dans l’Hérault

3401 : Patricia Mirallès (Ensemble) 52,55% – Julien Colet (NUPES) 47,45% / Abstention : 55,02%.
3402 : Nathalie Oziol (NUPES) 63,33% – Annie Yague (Ensemble) 36,67% / Abstention : 56,52%.
3403 : Laurence Cristol (Ensemble) 53,10% – Julia Mignacca (NUPES) 46,90% / Abstention : 49,03%.
3404 : Sébastien Rome (NUPES) 50,65% – Manon Bouquin (Rassemblement National) : 49,35% / Abstention : 49,70%.
3405 : Stéphanie Galzy (Rassemblement National) 54,24% – Pierre Polard (NUPES) 45,76% / Abstention : 49,53%.
3406 : Emmanuelle Menard (divers extrême droite) 69,83% – Magali Crozier-Daniel (NUPES) 30,17% / Abstention : 56,70%.
3407 : Aurélien Lopez Liguori (Rassemblement National) 59,19% – Gabriel Blasco (NUPES) 40,81% / Abstention : 52,37%.
3408 : Sylvain Carrière (NUPES) 50,59% – Cédric Delapierre (Rassemblement National) : 49,41% / Abstention : 53,65%.
3409 : Patrick Vignal (Ensemble) 54,37% – Nadia Belaouine (NUPES) 45,63% / Abstention : 55,43%.

La majorité résiste

Dans la 1ère et 9e circonscription, Julien Colet et Nadia Belaouine n’ont finalement rien pu faire face aux députés sortants de la majorité présidentielle Patricia Mirallès et Patrick Vignal. Ce dernier enchainant pour un troisième mandat. L’affaire Coralie Dubost n’aura pas pesé dans la 3e circonscription qui reste à la majorité avec la victoire de Laurence Cristol sur Julia Mignacca. À Montpellier, dans la 2e circonscription, le duel était perdu d’avance pour Annie Yague face à Nathalie Oziol. Loin du résultat de 2017 (7 sur 9), les trois députés sauvent les meubles face au raz de marée annoncée. Avec 245 sièges, Ensemble n’obtient cependant pas la majorité à l’Assemblée nationale qui permet à Emmanuel Macron de gouverner en toute tranquillité.

Le Rassemblent National progresse

À Béziers, dans la 6e circonscription, Emmanuelle Ménard (divers extrême droite) a elle terrassé Magali Crozier-Daniel. La député sortante sera accompagnée au Palais Bourbon par Stéphanie Galzy (5e) et Aurélien Lopez-Liguori (7e) du Rassemblement National. Leur élection montre que le barrage républicain auprès des électeurs de droite et d’Ensemble a volé en éclat. L’ouest du département bascule ainsi à l’extrême droite. Le parti de Marine Le Pen, qui elle contrairement à Jean-Luc Mélenchon siègera à l’Assemblée nationale, sera représenté par 89 députés. Avec 61 sièges, Les Républicains, quasiment inexistant dans l’Hérault, auront un rôle pivot essentiel pour Emmanuel Macron.

Désertion à tous les niveaux

La très forte abstention (53,10% dans l’Hérault) dans toutes les circonscriptions vient une nouvelle fois perturber le scrutin. Avec comme souvent auprès de certains la question de la légitimité des élus. Mais celle-ci venant régulièrement des candidats défaits de La France Insoumise, il serait étonnant que, même si ce n’est pas le coup de force annoncé, de part leur nouvelle position à l’Assemblée nationale, elle soit soumise.

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Il manquait des assesseurs pour tenir les 139 bureaux de vote à Montpellier. (©CN / Métropolitain)

Toutefois, la désertion des bureaux de vote ne concerne pas que les électeurs. À Montpellier, les assesseurs ont manqué. Pour assurer la tenue des 139 bureaux, ouverts de 8h à 20h, quatre assesseurs étant nécessaires, 276 assesseurs ont été désignés par la mairie, 20 par la NUPES, 10 par Ensemble et aucun par le Rassemblement National. Il a donc fallu recruter en urgence, obligeant certains bureaux à ouvrir en retard. Un poil ridicule pour des partis au pouvoir ou qui prétendent vouloir l’être un jour…

Le 20/06/2022 à 07:14, par Cédric Nithard.