Police. Économie souterraine : un Groupe interministériel de recherche créé à Nîmes


Une opération de police et de gendarmerie avec le GIR
Une opération de police et de gendarmerie avec le GIR qui a été associé (©Sirpa)

INFO MÉTROPOLITAIN/ Un GIR –Groupe interministériel de recherche– va être créé à Nîmes, dans le Gard. Son objectif est de lutter contre l’économie souterraine et d’identifier et de saisir un patrimoine acquis avec le bénéfice de trafics. Les personnels du GIR traquent notamment le blanchiment d’argent sale. 

Son implantation dans le Gard est confirmée à Métropolitain par une source parisienne, qui révèle qu’un officier de police sera à sa tête, des structures étant commandées soit par un policier, soit par un officier de gendarmerie. Par exemple, le GIR de Montpellier, dans l’Hérault, rattachée à la section de recherches -SR- de Montpellier est dirigé par un lieutenant-colonel de gendarmerie. Des officiers de la police judiciaire auraient déjà postulé au poste du Gard.

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Le GIR de Nîmes devrait dépendre de la Direction territoriale de la police judiciaire -DTPJ- de Montpellier, qui, dans le cadre de la réorganisation de la police en France dès le début de l’année 2024, avec des Directions interdépartementales de la police nationale -DIPN- sera compétente sur les départements de l’Hérault, du Gard, de la Lozère et de l’Aveyron. La DTPJ de Montpellier va perdre ses antennes de Perpignan (Pyrénées-Orientales) et d’Avignon (Vaucluse), mais conservera donc celle de Nîmes.

36 GIR

Il existe 36 GIR -29 en métropole et 7 outre-mer- composés de personnels interministériels triés sur le volet dans les unités de police, de gendarmerie, des douanes et des impôts. Une coordination nationale des GIR est implantée à la Direction centrale de la police judiciaire, sur la base de l’alternance du commandement entre police et gendarmerie. Ils sont une vingtaine en moyenne.

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Les Groupes interministériels de recherche constituent une force réunissant tous les services concernés par la lutte contre l’économie souterraine et les différentes formes de délinquance organisée qui l’accompagnent. Ils utilisent des moyens sur le plan pénal, fiscal, administratif et douanier pour exercer des missions de lutte contre la délinquance financière, d’encouragement de l’échange de renseignements et le partage de compétences entre les différentes administrations qui prennent part à cette lutte.

Le GIR associé aux enquêtes difficiles

Les GIR ne sont pas directement saisis par un procureur de la République, mais sont intégrés en renfort dans des enquêtes difficiles et de longue haleine, notamment pour démanteler des réseaux de drogue, d’armes, de proxénétisme, mais pas que, des investigations diligentées par des unités de police ou de gendarmerie. Ces fonctionnaires discrets qui opèrent dans l’ombre des opérations, épluchent, voire passent au crible des documents multiples pour tenter de déterminer si des opérations d’achats de biens via une multitude de sociétés (immeubles, appartements, habitations, véhicules de luxe, de sport, etc.) qui apparaissent opaques sont vraiment suspectes, voire frauduleuses et pénalement condamnables.

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Quand des personnes sont mises en examen, le GIR rend les procédures au juge d’instruction qui saisit alors l’Agence de gestion et de recouvrement des avoirs saisis et confisqués, l’AGRASC, créée en juillet 2010 et dont une existe à Montpellier. Pour faciliter la saisie et la confiscation en matière pénale, notamment en cas de fraude fiscale et douanière. Elle résulte d’une proposition de loi de 2008 dans laquelle deux députés considéraient que « pour être véritablement dissuasive, toute sanction pénale doit pouvoir s’accompagner de la privation des délinquants des profits qu’ils ont pu tirer de l’infraction ».

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L’AGRASC est un établissement public administratif, placé sous la double tutelle conjointe du ministre de la Justice et du ministre chargé du Budget. Elle est dirigée par un magistrat de l’ordre judiciaire et est dotée d’un conseil d’administration lui-même présidé par un magistrat de l’ordre judiciaire. Elle est composée d’agents provenant des ministères de la Justice, de l’Intérieur et du Budget.

La création d’un GIR à Nîmes intervient après de nombreux mois de drames sanglants dans des cités sur fond d’une guerre entre bandes rivales pour s’approprier les points de deal : assassinats, meurtres, tentatives avec des tirs de Kalachnikov qui ont provoqué le décès du petit Fayed, 10 ans, foudroyé par une balle perdue à Pissevin. L’État a visiblement décidé de mettre les moyens pour tenter d’endiguer les trafics.

13/12/2023 à 16:22 par Jean-Marc Aubert