Supporter du MHSC éborgné : l’État doit payer 47.700€ à « Casti »


L’Etat vient d’être condamné à verser 47.700 euros à Florent Castineira, dit « Casti », ce jeune supporter du Montpellier Hérault Sport Club -MHSC-, éborgné par un tir de lanceur de balle de défense de la police nationale en 2012, dans un récent jugement du tribunal administratif de Montpellier.

Dans le jugement en date du 19 mars, mais communiqué aux parties ce dernier jours, les juges condamnent l’Etat à verser 47.700 euros à « Casti », au titre des « préjudices imputables » à « l’intervention des forces de l’ordre lors de la journée du 21 septembre 2012 ». L’Etat doit également verser 1.500 euros au titre des frais de justice engagés par le supporter.

Non-lieu au pénal

Pour le calcul de l’indemnisation des préjudices, le tribunal précise avoir tenu compte du fait que le supporter avait déjà reçu 15.000 euros en mai 2015 du fonds de garantie des victimes d’actes de terrorisme et d’autres infractions, le FGTI. « L’Etat est également condamné à rembourser cette somme au FGTI. Sur le plan pénal, un juge d’instruction avait clos le dossier en 2017 par un non-lieu et aucune poursuite n’avait donc été engagée contre le policier auteur du tir qui a privé le supporter de l’usage de son oeil droit », selon nos confrères de 20 Minutes.

En octobre dernier, le tribunal administratif de Montpellier avait estimé que l’Etat était « civilement responsable » des blessures du supporter appartenant au groupe ultra de « La Butte Paillade », survenues dans le cadre d’une opération de maintien de l’ordre le 21 septembre 2012, quelques minutes avant un match de Ligue 1 à Montpellier contre Saint-Etienne.

« Justice pour Casti »

Florent Castineira a toujours assuré avoir ce jour-là été assis à proximité du stade, dans le quartier Paillade-Mosson, lorsqu’il avait été blessé par la police qui prenait en chasse un homme qui s’était réfugié dans la foule. « Casti » a reçu une balleen caoutchouc tiré avec un flash-ball.

Depuis 7 ans, les supporters – les ultras en particulier -, réclamaient lors de manifestations et d’actions pacifiques « Justice pour Casti », devenues au fil du temps le triste symbole des violences policières et de la répression vis-à-vis des fans de football.

Cour européenne des droits de l’Homme

Selon l’édition de Montpellier de 20 Minutes, « Casti » est très mobilisé au sein d’une « assemblée des blessés », qui dispense des conseils aux « gilets jaunes » victimes de tirs de LBD 40 et au sein du collectif « Désarmons-les », qui milite contre les « violences d’Etat ».

Florent Castineira a par ailleurs saisi la Cour européenne des droits de l’Homme.

Des marche ont été organisées pour « Casti » à Montpellier.
Le 07/04/2019 à 21:13, par Jean-Marc Aubert.