Entre fiction théâtrale et conte documentaire, le nouveau spectacle conçu et mis en scène par Marie-Ève Signeyrole à l’Opéra national Montpellier Occitanie parle d’exil, d’un amour impossible, d’une jeunesse iranienne en quête de liberté, de la musique comme consolation… A voir les 5, 6, 9 et 10 avril.

Chantée en persan, français et anglais, cette pièce se situe à la croisée des cultures, tradition et modernité, Orient et Occident. Elle mélange savamment sonorités orientales et occidentales, instruments traditionnels et orchestre, grâce à la partition du Franco-Iranien Keyvan Chemirani.

Une mise en scène immersive et intimiste

Dans Negar, Marie-Ève Signeyrole a souhaité placer les spectateurs au cœur de l’action et au plus près des personnages. Le public est installé sur des gradins, directement sur la scène de l’Opéra Comédie. Cette configuration immersive, avec une jauge d’environ 300 places par représentation, permettra aux spectateurs d’être les témoins privilégiés de l’histoire et d’entrer dans l’intimité des personnages. À l’instar de nombre de ses productions (Eugène Onéguine, Baby Doll, Rigoletto…), Marie-Ève Signeyrole intègre à la mise en scène de Negar la vidéo. Ici la caméra incarne le regard du frère, Aziz, porté sur les deux femmes, Shirin et Negar ; le regard intérieur, intime, en contraste avec le regard extérieur, social. La caméra pose également la question de savoir ce qui peut être montré et ce qui ne l’est pas, qui a l’autorité, qui décide d’un point de vue, d’une perspective.

Synopsis

Téhéran, 2013. La vie sociale est toujours marquée par des contradictions. Malgré des interdictions strictes, une vie parallèle, cachée, anime la capitale iranienne. Une jeune génération a réussi à se créer des espaces de liberté alors même que le moindre écart peut conduire à une intervention brutale des autorités.  

« Negar raconte les désirs et les projections qui surgissent lorsque différents mondes entrent en collision »

C’est ce monde que retrouve Shirin lorsqu’elle retourne en Iran après des décennies d’exil. Ses retrouvailles avec ses amis d’enfance Negar et Aziz ravivent de vieux souvenirs et les trois protagonistes se retrouvent confrontés à la question de leur propre identité. Lorsqu’une relation amoureuse passionnée se noue finalement entre les trois, leur rencontre devient aussi un acte de résistance et d’affirmation de soi dans un système d’oppression et de surveillance.