Près de Montpellier. Murciano rend hommage au créateur de Dragon Ball Z


La galerie Muuse by Murciano a ouvert ses portes en février 2024
La galerie Muuse by Murciano a ouvert ses portes en février 2024 (©Kloé Marin/Métropolitain)

« Je crée entre 6 et 8 heures par jour, et la nuit j’écris mon scénario. Je dors très peu », plaisante Patrice Murciano. Regard chaleureux et sourire aux lèvres, l’artiste né à Belfort mais montpelliérain depuis ses 6 ans, nous accueille dans un lieu bien fourni et très coloré : la galerie Muuse, à Saint-Jean-de-Védas. 

C’est dans ces locaux que se tiendra l’exposition Dragon Ball, du 30 mars au 30 avril, pour rendre hommage au créateur décédé Akira Toriyama. Tous les curieux ou passionnés de manga sont conviés au vernissage ce 30 mars. Au programme : une vingtaine d’œuvres DBZ inédites, les œuvres originales, des reproductions sous forme de posters ou de t-shirts. Ainsi qu’une séance de dédicaces, une session dessin en live par Patrice Murciano, et une fresque DBZ peinte par l’artiste Moya. 

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Autodidacte productif et créatif 

« Même en vacances, j’ai toujours un carnet pour dessiner ou mon ordinateur pour écrire. » Passionné depuis l’enfance, l’artiste a plusieurs casquettes et son art plusieurs facettes. Dessin, peinture, photographie, graphisme, création de mode, cinéma… Patrice Murciano a le goût de « l’expérimentation » , c’est d’ailleurs pour cela qu’il a baptisé son atelier LEA : « laboratoire d’expériences artistiques ». « Je fais des tests, des expériences autour de l’art. C’est pour ça que je me dis chercheur en art. » Il admet également que « souvent, des choses vont à la poubelle. Il y a eu du brûlé, du jeté, du déchiré… Sans frustration, ça permet d’avancer ». 

Depuis ses 6 ans, Patrice Murciano dessine. « Totalement autodidacte », il n’a « jamais pris un seul cours de peinture ». « Après le collège, on a conseillé à mes parents de ne pas m’enfermer dans un cursus académique comme les Beaux-arts, par peur de casser quelque chose que j’avais naturellement en moi. »  Il prend pour modèle, dès petit, les œuvres des plus grands : Delacroix, De la tour, Dali, Van Gogh. « Vers huit ans, je vais dans un musée, je suis fasciné par les peintures clair-obscur, par la Renaissance. » De là nait une vocation : « J’ai senti que j’allais certainement passer une grande partie de ma vie à essayer de comprendre ce qu’ont voulu dire ces maîtres là, à l’époque. » 

Aujourd’hui l’artiste donne des cours de dessin et peinture. Mais il fait bien la distinction entre technique et création : humble, il ne prétend pas pouvoir « apprendre à créer », mais il transmet son savoir technique. « Je pense qu’un bon artiste doit être créatif et technique dans sa discipline. On peut être très bon technicien, mais n’avoir aucune imagination, et inversement. » 

Une identité « New pop » inspirée de la féminité 

Avoir sa patte, ce n’est « pas évident » selon l’artiste. Mais c’est pourtant ce qui le représente et « le rend reconnaissable parmi les autres » . Patrice Murciano a la sienne. Bien qu’il explore et mêle plusieurs techniques, styles et matières, il est connu pour son style « New pop » : « Je l’ai appelé New pop en clin d’œil au Pop Art, car je m’intéresse énormément à la pop culture. C’est la nouvelle version du pop art 2.0, très coloré. » 

L'exposition Dragon Ball, par Patrice Murciano, rendra hommage au créateur Akira Toriyama. Ici, Bulma, un des personnages principaux du manga.
L’exposition Dragon Ball, par Patrice Murciano, rendra hommage au créateur Akira Toriyama. Ici, Bulma, un des personnages principaux du manga. (©Kloé Marin/Métropolitain)

Ce qui permet de rapidement le différencier des autres, ce sont « les fonds blancs, les fonds noirs et les couleurs très flashy ». Mais aussi ce « gribouillisme », qu’il prononce en riant : « J’aime bien inventer des mots. Le gribouillisme, ce sont ces lignes qui sont la prolongation de ma signature. Je gribouille parfois sans la couleur, des Batman au stylo par exemple. Je peux gribouiller à l’infini, sans lever le stylo. »

« Ce dont je suis le plus fier, dans mon parcours, c’est que quand on voit une œuvre Murciano, en carte postale ou autre, on me reconnaît, il y a une forte identité. » 

Patrice Murciano

Son premier amour : le portrait.« Dans le portrait j’inclus des crânes et des têtes d’animaux. » De l’univers manga au domaine de la féminité, Patrice Murciano est avant tout inspiré par « tout ce qui a bercé son enfance, comme Goldorak ou Star Wars » : « la pop culture de mes années 80, la musique, les portraits de personnalités comme David Bowie par exemple, les femmes. »  Il se rappelle, enfant, avoir été fasciné par les top models, sur les publicités, dans les abribus et les couvertures de magazines. « J’adorais reproduire en dessin les publicités de parfum. Aujourd’hui, je fais des collections de talons aiguilles, avec des fleurs, ou bien une bouche, un oeil, une partie du corps… » 

« Quand je commence une œuvre, je l’achève souvent le même jour »

L’artiste à la galerie remplie de tableaux, cartes postales, t-shirts, chaussures, valises et objets d’art en tout genre, est inarrêtable. Il « produit beaucoup », et vite : pour lui, « la peinture doit être rapide ou ne pas être ». « Quand je commence une œuvre, je l’achève souvent le même jour », confie Patrice Murciano en souriant. Il aime également faire « le show » : « Quand je crée, c’est souvent la nuit, j’ai besoin de solitude et de calme. Mais dans le processus de réalisation, ça n’est pas la même chose. Quand j’ai déjà créé l’idée, j’aime faire le show, me bander les yeux pour dessiner par exemple. »  Prochain objectif pour l’explorateur artistique : le cinéma. Il souhaite un style qui « tourne autour du fantastique, de la science-fiction » . 

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Mais dans l’immédiat : focus sur l’exposition Dragon Ball Z. « Le graphisme manga est spécial, j’aime beaucoup ça », affirme l’artiste. « Après le décès d’Akira, j’ai commencé à dessiner autour de cet univers. Puis on a voulu lui rendre hommage, alors j’y suis allé, jour et nuit j’ai dessiné. Il y aura une vingtaine d’œuvres inédites mais aussi des mélanges : un Goku dans l’univers de Star Wars par exemple ! »  

Le vernissage promet une réelle immersion dans un univers que Patrice Murciano apprécie particulièrement. A sa manière, il revisite des œuvres du passé, pour raconter une époque adorée. 

Exposition Dragon Ball, du 30 mars au 30 avril. Vernissage samedi 30 mars, de 14h à 20h. Entrée gratuite, réservation conseillée au 06 64 81 78 54. Galerie Muuse by Murciano. 95 allée Pierre Lazareff – 34430 Saint-Jean-de-Védas
28/03/2024 à 15:34 par MÉTROPOLITAIN