À Montpellier, les sujets de dissension entre les Écologistes et Michaël Delafosse s’enchaînent. De longue date le COM, plus récemment la filière CSR et désormais le Plan Local d’Urbanisme Intercommunal-Climat (PLUI) dont a la charge Coralie Mantion. Un document important en cours de finalisation dont la vice-présidente de la métropole, déléguée à l’Aménagement durable du territoire, à l’Urbanisme opérationnel et à la Maîtrise foncière, ne cache pas sa déception. « La copie ne répond ni aux engagements de campagne que l’on a eu envers les Montpelliérains ni à l’accord d’entre-deux tours que nous avons eu avec Michaël Delafosse » pointe l’élue écologiste en annonçant une semaine décisive pour la majorité dont elle fait encore partie. Pour combien de temps ?

Les écolos mécontents

« Le PLUi en cours n’est pas assez ambitieux. Il ne permet pas de préparer Montpellier au défi climatique parce qu’il autorise encore de grandes extensions urbaines, accumule l’attractivité à l’intérieur de Montpellier aux détriments des communes limitrophes et du territoire. Il détruit les terres agricoles. Il ne protège pas suffisamment les espaces naturels et la biodiversité » dénonce le groupe des élus écologistes de Montpellier composé de Coralie Mantion, Catherine Ribot, Célia Serrano et François Vasquez.

« Il y a eu des avancées par rapport au PLU actuel, issues du travail des Écologistes, comme l’augmentation de logements sociaux, l’obligation de grands logements, une meilleure préservation des espaces verts et des arbres, l’amélioration des taux de pleine terre, le projet de l’Agriparc des Bouisses, la rénovation urbaine des Cévennes… mais des projets urbains importants viennent gâcher les avancées obtenues et rendent incohérent le PLUi Climat » regrettent-ils.

« Il y a une rupture de contrat »

Tandis qu’un courrier, cosigné par Michaël Delafosse et Coralie Mantion, a été envoyé la semaine dernière aux maires de la Métropole de Montpellier pour leur indiquer qu’ils avaient jusqu’à la fin du mois pour envoyer leurs dernières remarques sur le PLUI avant sa finalisation et d’être soumis à la consultation préalable d’ici l’été et surtout à la délibération au conseil de métropole probablement en septembre, le document d’aménagement ne convient pourtant pas à sa principale porteuse. Nous sommes dans une semaine décisive pour le PLUI » appuie Coralie Mantion avant d’expliquer : « Je suis avant tout élue montpelliéraine et, à ce titre, je ne suis pas du tout satisfaite de ce qu’il se passe à Montpellier sur les ZAC Coteau de Malbosc, Cambacérès et Gimel ».

La tête de liste des Verts aux Municipales détaille sa pensée : « La copie ne répond ni aux engagements de campagne que l’on a eu envers les Montpelliérains ni à l’accord d’entre-deux tours que nous avons eu avec Michaël Delafosse où nous avions acté 150ha préservés. Nous avions trouvé un compromis pour terminer la ZAC Cambacérès entre la gare et Odysseum et, en arrêtant les extensions urbaines, cela permettait de préserver 150ha à Montpellier. Il y a une rupture de contrat ».

Les suites politiques ?

Si d’autres points de tension urbanistique existe dans la Métropole comme à Castelnau-le-Lez avec la ZAC Sablassou et que le désaccord sur ces sujets avec Michaël Delafosse ne date pas d’aujourd’hui, l’élue écologiste a décidé de le rendre public pour « lui dire que cela ne me convient pas ». Une prise de parole d’autant plus importante que le PLUI pour être adopté doit recueillir deux tiers des votes de l’hémicycle. À ce titre, les douze voix des élus écologistes – à condition de tous voter dans le même sens – comptent. « C’est un moyen de pression, j’aurai aimé ne pas en passer par là mais Michaël Delafosse doit revoir la copie sur ces secteurs-là. C’est un ultimatum. Si on ne revoit pas la copie, on votera contre ce PLUI même si je suis à la manoeuvre sur ce document ».

Après les délégations retirées à François Vasquez suite à ses prises de position de la presse et la démission de Catherine Ribot, que va faire Coralie Mantion ? « J’ai été élue avec Michaël Delafosse sur des engagements de campagne très forts envers les Montpelliérains. La semaine qui arrive sera décisive sur la position des écologistes au sein de la majorité. Tout dépend de ce qu’il se passera dans les prochains jour ». Les délibérations sur la filière CSR et le budget annonçaient déjà un conseil de métropole du mardi 2 avril intéressant politiquement pour la majorité municipale de Montpellier, cet « ultimatum » le confirme.