Près de Montpellier : « No Coffee for the Queen », un solo de clown féminin sur l’avortement


Clara Aumann a écrit et interprète No Coffee for the Queen.
Clara Aumann a écrit et interprète No Coffee for the Queen. (©Guilhem Rey Ferradini)

L’avortement reste un « moment qui touche les corps et bouleverse les âmes » comme le décrit Clara Aumann. Un thème compliqué abordé dans un élan cathartique à travers son solo de clown féminin « No Coffee for the Queen », joué vendredi 29 mars à 20h30 à la Scène en Grand Pic Saint-Loup à Saint-Gély-du-Fesc.

Un élan cathartique

Après des études d’histoire de l’art et d’archéologie en Allemagne, puis une année aux États-Unis où elle enseigne le français et l’allemand, Clara Aumann se consacré à l’étude du théâtre à Montpellier. Obtenant une bourse pour finir sa licence en arts du spectacle aux États-Unis, elle y découvre l’art du clown et la possibilité de marier tous les médiums qui lui sont chers : musique, chant, danse et théâtre. Après avoir suivi en France différents stages de clown, elle écrit en 2021 « Se dire sur scène. L’acte artistique et la distanciation émotionnelle : liens. Journal et analyse du processus de création de No Coffee for the Queen. Solo de clown féminin », un mémoire de praticienne réflexive sur ses recherches dans la création de son solo de clown, encadré par le praticien et théoricien du clown Philippe Goudard. Présenté pour la première fois en novembre 2022, le solo « No Coffee for the Queen » est sa toute première création, dont elle signe la musique, la mise en scène et l’écriture.

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« Au départ, une histoire d’avortement : la mienne » explique Clara Aumann, « Et puis s’y ajoute vite toutes les autres, celles des amies, des grands-mères, des mères, des soeurs… Je me rends rapidement compte que ces histoires qu’on chuchote sont pourtant des moments traversés par beaucoup de femmes et d’hommes. Pas une seule histoire ne se ressemble : il y en a des tragiques, des drôles, des puissantes, des secrètes, des interdites… Malgré la diversité de ces récits, tous ont cela de commun : ces moments touchent les corps et bouleversent les âmes. Dans un élan cathartique sans doute, emplie de l’envie de dire et de briser ce silence, convaincue qu’il faille instruire par la transmission, je décide d’écrire. Et au lieu de pleurer seule, nous en rirons, ensemble ».

« No coffee for the Queen » est donc l’histoire d’une femme, de celle qui avorte, et l’histoire de cette zone grise : être heureuse d’en avoir le droit, mais triste d’en user. Madame Red rentre de voyage avec, dans sa valise coeur, celles et ceux qu’elle a rencontrés durant son périple. Les personnages se succèdent comme la pluralité des voix qui tourbillonnent dans la tête de celle qui hésite. Et dans sa tête et autour, la musique résonne et ponctue son parcours. Ça parle de l’avortement, ça parle pour en rigoler, l’exorciser et donner voix à ce que l’on a l’habitude de chuchoter : rendre « événement » ce « non-événement ».

« No Coffee for the Queen » de et avec Clara Aumann. Durée : 1h15. Scène en Grand Pic Saint-Loup, auditorium Georges Brassens, avenue du Pic Saint-Loup, Saint-Gély-du-Fesc. Tarifs : 15 € (plein), 10 € (réduit pour les demandeurs d’emploi, étudiants, professionnels du spectacle, titulaires de l’allocation adulte handicapé, porteurs de la carte Pass Pic (sur présentation d’un justificatif), 5 € (moins de 18 ans), 10 € (abonnement). Réservation sur ladevoiselle.com ou en mairie au service Culture-Communication-Animation pendant les heures d’ouverture ou sur place le jour même, une heure avant le spectacle, en fonction des places disponibles.
27/03/2024 à 19:27 par MÉTROPOLITAIN