Handball. Ligue des Champions : Montpellier prend une option avant le retour à Kiel


Rémi Desbonnet a été l'un des grands artisans de la victoire montpelliéraine.
Rémi Desbonnet a été l’un des grands artisans de la victoire montpelliéraine. (©CN / Métropolitain)

Le FDI Stadium affichait complet pour la réception de Kiel à l’occasion du quart de finale aller de Ligue des Champions. Une rencontre que Montpellier a maitrisé de bout en bout pour s’imposer largement 39-30. Si le MHB est loin d’avoir validé son billet pour le Final Four comme l’a souligné Patrice Canayer à l’issue de la rencontre, les Montpelliérains prennent tout de même une belle option avant le match retour en Allemagne la semaine prochaine.

Quel visage ?

Si Montpellier et Kiel, 3e et 4e, sont à la peine dans leur championnat national respectif, ces deux clubs historiques de la scène européenne retrouvent des couleurs en Ligue des Champions. Avant de s’affronter, les Français, 4e de leur groupe, ont dû passer par les 8es de finale, remportés face à Zagreb, quand les Allemands, premier de leur groupe, se sont évités cette peine. Un double vainqueur de la compétition (2003 et 2018) face à un quadruple (2007, 2010, 2012, 2020), l’affiche s’annonçait aussi belle qu’incertaine.

D’autant que côté montpelliérain, toute la question était de savoir si on allait retrouver le MHB qui est allé chercher une victoire à Barcelone pour son dernier match de poule ou celui éliminé par une équipe bis de Paris en coupe de France. Quel visage allait donc offrir Montpellier pour le dernier match européen de Patrice Canayer à Montpellier qui avait annoncé se présenter en « outsider ambitieux » ? Et de l’ambition, il y en a eu.

Rémi Desbonnet débute son oeuvre…

On a été en effet rapidement rassuré. Dans un début de match particulièrement engagé, les deux équipes se rendaient coup pour coup et Montpellier répondait parfaitement avec un Yanis Lenne (5 buts) particulièrement inspiré. Tout comme Rémi Desbonnet (8 arrêts en première période) qui remportait son duel à distance avec l’ancien Montpelliérain Samir Bellahcène (un arrêt).

Progressivement, Montpellier usait des contre attaques pour décrocher son adversaire et mener de sept buts à la douzième minute après un arrêt suivi d’un but du gardien héraultais qui profitait des cages vides adverses. On aurait pu craindre que le carton rouge récoltait par Marko Panic au quart d’heure de jeu pour un coup au visage mette en difficulté les siens, il n’en fut rien. Remi Desbonnet poursuivait son oeuvre dans les cages pour maintenir Kiel à distance. En fin de période, Jaime Fernandez écopait de deux minutes mais Skube faisait merveille pour conserver un écart confortable à la pause 20-16.

…et conclut son chef d’oeuvre

Kiel bien déterminé à remonter son retard, la deuxième période reprenait sur des bases tout aussi viriles. Mais Rémi Desbonnet n’avait pas l’intention de baisser de régime. Le gardien international faisait se lever le public à plusieurs reprises. Le FDI Stadium résonnait ainsi comme aux grandes heures du Palais des Sports René Bougnol. En état de grâce, les Montpelliérains faisaient fructifier leur avance d’autant que la défense conduite par un impérial Karl Konan résistait à l’impressionnante masse physique allemande.

Stas Skube a perturber la défense de Kiel.
Stas Skube a perturber la défense de Kiel. (©CN / Métropolitain)

En attaque, si Bryan Monte, Valentin Porte ou Veron Nacinovic usaient de puissance, Stas Skube (7 buts) donnait le vertige à ses adversaires. Quand il ne distribuait pas les offrandes pour ses partenaires, le meneur de jeu s’offrait quelques belles percées (32-24, 46′). La fin de la rencontre allait alors à sens unique. Et comme un signe, la partie s’achevait sur le 16e arrêt de Rémi Desbonnet de la partie et un deuxième but qui lança l’éruption du FDI Stadium (39-30).

Avant le match retour le 2 mai à Kiel, Montpellier prend ainsi une sérieuse option dans l’obtention de son billet pour le Final Four à Cologne. Mais la prudence reste de mise comme l’a souligné Stas Skube à l’issue de la rencontre. « Si une équipe en Europe est capable de remonter neuf buts, c’est bien Kiel ». Tout le monde est prévenu.

Évolution du score : 2-3 (5′), 6-5 (10′), 12-8 (15′), 14-10 (20′), 16-13 (25e), 20-16 (30e). 23-18 (35′), 27-21 (40′), 31-23 (45′), 34-26 (50′),  35-27 (55′), 39-29 (60′)

Réactions d’après-match :

Filip et Patrice Canayer
Filip et Patrice Canayer (©CN / Métropolitain)

Filip Jicha, entraineur Kiel : « Je suis très déçu. C’était le match le plus important de la saison et la défaite est très dur à accepter. On savait comment Montpellier allait jouer et la pression que nous allions subir mais nous n’avons pas su y faire face. Nous n’avons pas trouvé la solution en attaque et nous avons subi la pression de Montpellier en contre attaque. Ce n’est que la première période de cette confrontation et j’espère que nous allons vivre une nuit magique à Kiel mais il faut faire face à la réalité. Nous aurons besoin d’un petit miracle handballistique la semaine prochaine ».

Patrice Canayer, entraineur Montpellier : « Cela ne vous étonnera pas que je dise que je suis satisfait de la performance des joueurs. Quand vous terminez le match avec le plus grand écart c’est que la rencontre est réussie et que les joueurs ont été concentrés jusqu’au bout. On a pu tenir un rythme élevé durant 60 minutes ce qui était la plus grande difficulté. Je suis très heureux d’avoir fait mon dernier match européen à Montpellier contre Kiel, la meilleure équipe d’Europe. Filip espère un miracle la semaine prochaine, le problème c’est qu’en Ligue des Champions les miracles arrivent souvent. Nous irons à Kiel avec de l’ambition et beaucoup d’humilité. Ce sera un contexte différent, à nous de relever ce défi et aller chercher un résultat à Kiel ».

24/04/2024 à 23:23 par Cédric Nithard