La Petite humeur de la semaine : la médaille d’or du catastrophisme


Les Jeux Olympiques par le muraliste Grunnif.
Les Jeux Olympiques par le muraliste Grunnif. (©CN / Métropolitain)

La Petite humeur de la semaine pose un autre regard sur un élément d’actualité, un fait de société, une personnalité marquante… Avec mordant, ironie, sympathie, tendresse ou humour, en évitant tant que possible la méchanceté gratuite, l’idée est de vous amuser et, à l’occasion, apporter une réflexion avec une pointe d’irrévérence et de malice sans se prendre au sérieux.

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La Petite humeur de la semaine : la médaille d’or du catastrophisme

S’il y a un domaine dans lequel les Français décrochent sans mal la médaille d’or, c’est bien le catastrophisme. On nous connaissait un côté râleur, qui contribuait quelque part à notre charme, mais depuis pas mal de temps maintenant n’avez-vous pas cette sensation que certains ont, comme nos ancêtres gaulois, peur que le ciel ne leur tombe sur la tête à la moindre occasion ? Comme si tout ce que la France entreprenait était voué à l’échec. De là à penser que certains le souhaitent parfois, il n’y a qu’un pas… Tel semble être ainsi le sort promis aux Jeux Olympiques. Tandis que mercredi nous serons à cent jours de l’événement, il faut bien reconnaître que nous sommes encore loin de l’euphorie nationale promise. Passer l’acceptation d’organiser une telle manifestation alors que nos gouvernements successifs répètent à longueur de temps que les caisses du pays sont au plus mal, il faut tout de même avouer que certains points ne plaident pas non plus en faveur d’un optimisme béat.

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Des étudiants poussés hors de leurs appartements à la nouvelle plateforme installée sur le site de Teahupo’o ou encore les tarifs des places qui en ont refroidi pas mal, ne sont que quelques exemples des couacs qu’il aurait fallu éviter. Sans parler de la cérémonie d’ouverture sur la Seine, formidable sur le papier mais véritable casse-tête pour tous les experts en sécurité, et des épreuves de triathlon et nage en eau libre prévues justement dans le fleuve parisien comme un hommage à Jacques Chirac. Et l’on ne parle pas de la galère annoncée dans les transports, de la hausse des prix pour se loger, des préavis de grève… même les Enfoirés s’en sont moqués lors de leur spectacle annuel. Tout cela donnerait presque raison à tous les Cassandre. Alors on aurait peut-être pu la jouer plus modeste, se concentrer sur les transformations urbaines en matière d’accessibilité pour les PMR, être partisan d’une forme de décroissance des Jeux Olympiques, miser sur l’utopie d’un événement moins commercial, mettre le paquet sur le soutien aux athlètes… Les choses sont telles qu’elles sont, il n’y a plu qu’à souhaiter que tout se passe bien. Et, de toute façon, que les Jeux se déroulent à Rio, Tokyo ou Paris, pour la plupart d’entre nous, ils se vivront depuis notre canapé. Un confort qui n’empêchera pas la ferveur et une forme de satisfaction, avec beaucoup de compassion, à laisser les galères aux Parisiens.

16/04/2024 à 19:33 par Cédric Nithard