Assassinats près de Nîmes : les deux hommes exécutés sont inconnus de la justice


Une double exécution digne d’un règlement de compte qu’affectionnent les tueurs et qui cible généralement des voyous, sauf que dans cette affaire criminelle du Gard, les deux victimes n’étaient pas connues de la police et/ou de la gendarmerie. Ils avaient un casier judiciaire vierge.

Ce constat déroutant rend difficile l’enquête des gendarmes de la section de recherches et de la brigade de recherches de Nîmes, conjointement saisis, selon la procédure de « crime flagrant » par le procureur de la République de Nîmes.

Deux corps allongés sur le ventre

Dimanche matin, une habitante du Mas de Laune, dans la commune de Marguerittes, en limite avec la commune de Rodilhan, qui allait faire des courses en voiture a buté sur deux corps allongés sur le ventre, en bordure du chemin de terre, le long d’un verger, à 150 mètres de la RD 909, l’axe Nîmes-Beaucaire. Elle a appelé la gendarmerie.

Les victimes ne possédaient aucun papier d’identité sur elles. Elles ont été formellement identifiées lundi. Ces deux hommes d’une trentaine d’années qui seraient domiciliés dans la région et qui se connaissaient, ont été froidement exécutés à bout portant, l’un d’une balle dans l’oeil, l’autre d’un projectile dans la nuque, qui est ressorti par la bouche, ce que les autopsies pratiquées à l’Institut médical légal -IML- du CHU Carémeau à Nîmes devrait confirmer.

Abattus dans la nuit

Ces examens à l’IML permettront de déterminer le calibre de ou des armes de poing utilisés et de dater les faits. Les deux hommes auraient été assassinés dans la nuit, quelques heures avant les macabres découvertes, où ils ont été amenés à bord d’un véhicule par au moins deux tueurs, à moins qu’ils aient été conduits vivants après avoir répondu à un rendez-vous d’une ou de personnes de confiance, avant de tomber dans un guet-apens.

Quel mobile ?

Au stade actuel des investigations qui démarrent à peine et sur la foi du profil des deux victimes, il est impossible de déterminer le mobile de cette exécution digne du milieu marseillais, avec deux balles logées dans la tête, ayant entraîné des décès sur le coup.

Dès la découverte des cadavres, le groupement de gendarmerie du Gard a déployé de gros moyens sur les lieux, mais également aériens avec l’hélicoptère de la section aérienne de la région de gendarmerie Occitanie venu de Montpellier et un drone pour réaliser une vue aérienne du site et “cartographier” la zone.

« Un travail colossal »

Un vaste périmètre a été passé au peigne fin à la recherche d’éventuels indices matériels en lien avec le double assassinat, tandis que les techniciens scientifiques en identification criminelle de la gendarmerie ont réalisé des centaines de clichés photographiques, une vidéo, des prélèvements ADN etc.

« Le travail est colossal », assure ce mardi une source judiciaire. Première mission des enquêteurs : auditionner les familles, les proches et les amis des deux hommes, ainsi que de retrouver les dernières personnes ayant croisé leur chemin. Il s’agit de déterminer s’ils avaient un ou des ennemis, s’ils avaient évoqué un incident récent ou ancien etc.

Grâce à l’analyse pointue de leur téléphonie, les gendarmes vont savoir à quels endroits les deux victimes se trouvaient dans la soirée et dans la nuit, avant d’être abattus froidement, sans doute par des individus, dont ils ne pouvaient pas se méfier. Et qui ont certainement commis quelques petites erreurs qui vont permettre aux enquêteurs de trouver la bonne piste.

18/06/2019 à 11:29 par Jean-Marc Aubert