Notre-Dame de Paris : la Métropole de Montpellier donne 100 000 €


Ce jeudi soir en Conseil de Métropole, après avoir consulté au préalable les maires présents qui ont adopté à l’unanimité la proposition, Philippe Saurel a annoncé la participation de la collectivité à la souscription nationale pour la reconstruction de la cathédrale Notre-Dame de Paris à hauteur de 100 000 €.

Défiscaliser de manière plus importante

Le président de la Métropole a profité de la tribune pour apporter une réflexion : « À l’occasion de cet événement, il est bon de réfléchir sur plusieurs problèmes de notre temps. Quelle place donnons-nous à notre propre patrimoine, celui que nous côtoyons tous les jours dans nos communes ? L’aspect législatif doit être reconsidéré. Comme le souhaitait Jean-Jacques Aillagon lorsqu’il était ministre de la Culture, la défiscalisation doit être plus importante pour ceux qui investissent sur le patrimoine. En donnant au patrimoine une valeur plus large. Cela doit se discuter au niveau national ».

Soutenir son propre patrimoine

Face à l’importance de dons qui affluent pour reconstruire Notre-Dame de Paris depuis deux jours, plus d’un milliard d’euros, Jacques Domergue (Les Républicains) apporte une réflexion quant au soutien apporté par les collectivités : « Aujourd’hui le patrimoine colossal de la France est en danger. Plutôt que de se concentrer sur un seul élément prestigieux de notre patrimoine, je me demande si la somme ne pourrait pas être investie sur les édifices de la métropole montpelliéraine. Je ne dis pas que c’est une goutte d’eau, 100 000 € c’est bien, mais Toulouse donne 500 000€, Marseille 800 000 €… cela va être une sorte de course à l’échalote qui ne sera pas forcément bénéfique au patrimoine national puisque chacun doit assumer son propre patrimoine ».

« Un milliard pour les misérables »

René Revol absent avant le Conseil a tenu à faire entendre sa position : « Je suis athée et libre penseur depuis mon adolescence et un profond admirateur des cathédrales que je visite régulièrement. Je respecte ceux qui y vont pour honorer Dieu, ce n’est pas mon cas. Quand j’y vais j’ai une grande admiration pour le génie humain. Nous avons tous été frappés par ce qui s’est passé et nous devons nous mobiliser ». Le maire de Grabels poursuit « Je comprends certains de mes concitoyens qui m’ont dit : « On a trouvé 1 Md€ pour Notre-Dame de Paris, ce serait bien si on pouvait trouver 1 Md pour les misérables ». Je pense que cette remarque est pertinente mais cela ne doit pas nous empêcher de participer à cette oeuvre de solidarité ».

« Réinterpréter le bâtiment »

Mettant en avant les nombreux artisans d’art de la Métropole qui pourraient oeuvrer à la restauration de la cathédrale, Philippe Saurel a donné son avis quant à l’orientation à prendre : « On ne peut pas restaurer un bâtiment à l’identique, c’est impossible. Profitons de cela pour le réinterpréter, pour lui donner une autre vie y compris dans l’architecture. Même si cela peut paraître iconoclaste et certainement pas du tout conservateur, c’est peut-être, dans un concours de ce niveau, la solution à trouve. Violet Le Duc n’a pas fait du XIIIe, il a fait du XVIIIe. (…) Dans l’architecture, il y a mille-et-une façon de faire et les hommes du XXIe siècle ne sont pas plus idiots que ceux du XIIIe. Ils ont les matériaux, des concepts, des connaissances… capables de redonner à un édifice un autre vie, un lustre inconnu à ce jour mais qui peut permettre à cette cathédrale d’être un joyau de l’architecture française même si le sujet est composite ».

18/04/2019 à 19:30 par Cédric Nithard