Des cambrioleurs à l’affut ont-ils profité de casseurs Black blocs pour piller des magasins, le week-end dernier, lors des émeutes à Montpellier ? C’est une piste qui est évoquée.
Comme Métropolitain l’a révélé ce mercredi, l’enseigne de cycles Uni Re-Cycle, rue Raoux, dans le quartier Chaptal a été visité dans la nuit de vendredi à samedi et les voleurs qui ont fait voler en éclats la devanture vitrée, ont réalisé une razzia sur un stock de vélos électriques neufs. Le butin est très élevé et le commerçant a fermé boutique jusqu’au mardi 11 juillet, avec une perte financière qui s’aggrave.
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Un constat : des vélos provenant du magasin seraient proposés depuis le casse, à la vente à la sauvette dans le quartier tout proche de Plan Cabanes. Des cambrioleurs ont-ils profité de la situation, alors que les violences urbaines faisaient rage et que les forces de l’ordre étaient débordées, pour passer à l’action dans ce secteur épargné par les émeutes ?
Le quartier des Beaux Arts était également à l’écart des groupes de casseurs emmenés par des Black blocs encagoulés et armés de pierres qui ont opéré trois nuits consécutives dans l’Écusson, mais six individus juchés sur trois motos et trois des scooters ont tenté de dévaliser La Lunetterie, place Émile-Combes. Mais, le double vitrage a résisté aux coups portés pendant cinq minutes à l’aide d’une masse. Les auteurs sont repartis bredouilles.
En revanche, deux autres commerces implantés au coeur des violences urbaines du week-end dernier ont été pillés, après le passage de Black blocs, comme l’Atelier Tuffery, sur la place de la Comédie, où 200 jeans ont disparu, emportés par des individus venus et repartis à pied en courant, alors que la porte de la boutique était défoncée et grande ouverte, jusqu’à ce qu’elle soit condamnée dans la nuit.
La pharmacie du Soleil du Dr Brocart dans la cité du Petit Bard-la Pergola, a également été vandalisée dans la nuit de vendredi à samedi par une quinzaine d’individus casqués et encagoulés, venus, comme aux Beaux Arts à moto et à scooter. S’agit-il de la même équipe de cambrioleurs très mobiles ? Mystère. Le préjudice global est important : le vol de produits, le saccage de l’officine et la fermeture suite à cette attaque s’élèvent à environ 100 000€.
Sur les images de la vidéosurveillance, on voit le commando arriver vers minuit et tout saccager, puis repartir sur des « deux roues ». La police est intervenue vers 3h et le pharmacien a découvert le passage de ces émeutiers seulement le samedi matin, quand il est venu ouvrir. Le volet roulant en fer avait été détruit.
Alors émeutiers ? Cambrioleurs organisés ayant sévi dès la deuxième nuit d’incidents violents ayant profité des violences urbaines, déclenchées après le meurtre du jeune Nahel, à Nanterre ? Les enquêtes de police en cours devraient permettre de répondre à ces questions.
Les commerçants de Montpellier -une trentaine- victimes des émeutiers attendent la réaction de leurs compagnies d’assurance, après l’annonce, samedi du ministre de l’Economie, Bruno Le Maire qui a demandé aux assureurs de prolonger les délais de déclaration, de réduire les franchises et d’indemniser rapidement les professionnels victimes des émeutes, envers qui les banques sont appelées à faire preuve de compréhension.
« Nous avons demandé aux assureurs de faire preuve de la plus grande simplicité dans le traitement des procédures et de réduire au maximum les franchises », a déclaré M. Le Maire pour qui, « les indemnisations doivent arriver le plus vite possible, dans des délais qui doivent se chiffrer en jours et pas en semaines », invitant les victimes des dégradations et pillages à déclarer rapidement les sinistres à leur assurance via un appel, un mail ou un SMS ». Le ministre de l’Économie annonce, par ailleurs, la prolongation des soldes d’été et une diminution des charges.
Des commerçants montpelliérains ont déjà reçu la visite d’un agent de leur compagnie d’assurance pour constater les dommages.