Sacrément passionné, le nouveau sponsor du Gallia, le club de football de Lunel qui fait parler de lui depuis quelques jours, suite à l’annonce d’un comité directeur renforcé qui permettra non seulement aux supporters de rêver grand, mais aussi, on l’espère, aux joueurs de briller plus fort. Rappelons en effet que si la réserve est championne, et que l’équipe première termine cette saison dans le milieu du tableau de Régional 1, les U16 auront déçu… « Il y a aussi tout un travail à faire avec les féminines », explique le président actuel du club. Les challenges ne manquent donc pas pour la rentrée, en particulier pour Jean-Marie Charbonnier, dirigeant SORECO, qui investit beaucoup sur le club. « Et pas que financièrement », comme il a tenu à nous l’expliquer lors d’un déjeuner informel.
Jean-Marie Charbonnier, on ne risque pas de passer à côté du nom de votre entreprise la prochaine saison ! SORECO inscrit en grand, en lettres majuscules sur le maillot d’une belle équipe comme le Gallia Club Lunel… Cela doit être une fierté, non ? Je ne vous le fais pas dire. M’investir de la sorte au sein d’un club de football, moi qui suis un passionné de la première heure, c’est un rêve de gosse. Pour autant, je reste un homme sage et prudent, avec une mentalité et une rigueur de chef d’entreprise. Si j’ai choisi de rejoindre l’équipe, c’est pour performer et m’assurer que nos joueurs disposent des moyens nécessaires pour viser les étoiles. Je rejoins le Gallia en tant que directeur financier car c’est un peu mon domaine d’expertise, avec SORECO. Mais je ne suis pas seul pour accompagner Richard Nacarlo, le président actuel du club. Pascal Martin (ex joueur pro) et Joël Fernandez, le président de l’association Espace Renaissance ont, eux aussi, décider de mouiller le maillot par amour du sport. Par amour, surtout, d’un club qui a su conserver toute son authenticité, sa chaleur humaine, ses valeurs. C’est quelque chose de très important si on veut fédérer tout un territoire autour de cette aventure, et pas qu’au stade les soirs de match !
« Nous avons décidé de mouiller le maillot par amour du sport, mais aussi d’un club, le Gallia Club Lunel, qui a su conserver toute son authenticité, sa chaleur humaine, et ses valeurs »
Il y aussi d’autres nouveaux visages, dont un que vous ne risquez pas d’oublier de sitôt si vous ne citez pas son nom. Je vous mets sur la piste : à votre droite…Rires. Je n’avais pas terminé ! Vous croyez sincèrement que j’allais oublier ma chère et tendre épouse ? Caroline (Méline-Charbonnier) rejoint, elle aussi, le comité directeur. Sa mission à elle : consolider le pôle football féminin en créant notamment une équipe senior. Nous avançons les yeux fermés car j’ai déjà vu les prouesses dont elle seule est capable en tant que manager. Ce n’est pas pour rien que nous l’avons mise à la direction générale de l’entreprise, chez SORECO. Ai-je aussi le temps de mentionner que l’ancien entraîneur du Nîmes Olympique (en Ligue 1) Bernard Blacquart nous fait profiter de toute son expertise ?Tous les espoirs sont possibles pour ce club. Comptez-vous appliquer les mêmes recettes que pour votre entreprise, dont l’évolution est qualifiable, n’ayons pas peur des mots, de success story ? Il n’y a pas de recette tout prête qu’on pourrait transposer, surtout qu’on est ici dans un domaine vraiment à part et que les décisions se prennent de manière collective. On s’écoute tous, mais je ne suis pas seul décisionnaire. Pour resituer le contexte et permettre à vos lecteurs de suivre notre échange, j’aimerais préciser que nous dirigeons, avec mon épouse, l’entreprise SORECO, spécialiste du conseil juridique, de l’audit et des services de gestion de paie pour les transporteurs. C’est une niche dans laquelle nous ne sommes pas tombés tout à fait par hasard. Lors du rachat de SORECO à ses deux fondateurs, je travaillais depuis un peu plus de 20 ans dans l’entreprise familiale de transports PICQ ET CHARBONNIER, fondée en 1919 par mon arrière-grand-père. Cette séance photo sur le tracteur m’a d’ailleurs beaucoup amusé car, à quelques détails près, c’est comme ça que tout a commencé. Lui, manœuvrait une charrette portée par une cheval, mais a démarré en faisant les allers-retours entre Chablis et la gare d’Auxerre pour faire voyager les crus locaux. Quatre générations plus tard, le quotidien a bien changé, le véhicule aussi, mais on bosse toujours dans le domaine. Mon fils Clément vient même de nous rejoindre, en tant que chasseur de tête et a la mission d’ouvrir une agence à Lyon en septembre pour s’aguerrir afin de se préparer à ma succession, on peut donc dire que l’aventure continue avec la cinquième génération !
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Je n’ai pas bien compris votre secteur d’activité : quels conseils apportez-vous précisément aux transporteurs ? Pour faire extrêmement simple, je me suis aperçu un jour que huit fiches de paie sur dix éditées par les entreprises de transport, quelle que soit leur taille d’ailleurs, comportaient des erreurs préjudiciables à l’employeur. En gros, par méconnaissance du cadre juridique et légal, leurs gérants voire leurs services RH payaient trop, notamment aux caisses d’URSSAF. J’ai donc pris le pari d’embaucher des professionnels et de proposer nos services aux entreprises afin de leur faire réaliser des économies. À titre gracieux, dans un premier temps, puis en contractualisant. Par la suite, on se sera même développés pour être en capacité de faire nous-mêmes ces fiches de paie. On connaît la convention collective sur le bout des ongles ! Cela a vite fait boule de neige car le principe est séduisant, il faut le dire : gagner ensemble. Vous comprenez un peu mieux ce que j’espère apporter au Gallia ? Pas la recette, mais l’ingrédient du succès, celui qu’on appelle la confiance.
« L’ingrédient du succès s’appelle la confiance »
Caroline, vous occupez le poste de directrice générale. Comment avez-vous rejoint l’aventure ? J’ai simplement choisi de suivre mon époux, par conviction pour ce projet. J’étais professeure d’économie et de gestion dans une vie antérieure. Les chiffres, ça me connaît. Heureusement d’ailleurs, car en à peine dix ans, nous avons multiplié les effectifs par vingt. SORECO compte aujourd’hui un petit peu plus de 60 salariés France entière et nous passerons le cap des 70 d’ici la fin de l’année.Ce qui vous positionne dans le TOP3 du secteur.Jean-Marie Charbonnier : Tout à fait. Et tout ça en ne vendant aucun autre produit qu’une promesse tenue d’efficacité sur le champ des économies. Mais notre plus grande fierté demeure à ce jour de faire vivre 60 familles. C’est une responsabilité.D’autant qu’il est plus compliqué de fidéliser ses salariés que de recruter.Jean-Marie Charbonnier : Votre remarque est très judicieuse. Raison pour laquelle, comme on le fait avec SORECO, nous allons veiller à ce que des valeurs essentielles comme le bien-être, l’esprit d’équipe, l’humanité, soient présentes au Gallia.
Sur le nouveau maillot, on voit aussi apparaître SORECO, Espace Renaissance, qu’on ne présente plus, mais aussi le nom de l’association « Hérédité Cancer ». De quoi s’agit-il ?Caroline : On touche ici à un sujet qui me touche personnellement. Je suis la co-fondatrice de cette association au nom sans équivoque, née en février dernier à Montpellier et qui se donne pour objectif de sensibiliser le public à l’importance du dépistage, en particulier des cancers dits « génétiques ». Je suis en effet porteuse du gène BRCA1, qu’on qualifie de « défaillant » et qui vous prédispose à 80% de risques supplémentaires de développer un cancer du sein, des ovaires au cours de son existence. J’ai perdu ma mère d’un cancer des ovaires il y a 21 ans, ma sœur est actuellement frappée par la maladie et Amandine Bertolucci-Bertossi, la co-fondatrice de l’association, nous a dit au-revoir ce 20 juin, à l’âge de 40 ans. – Elle s’interrompt, émue – Il faut se battre contre ce fléau, d’autant que des solutions existent. C’est l’une des raisons d’être de cette association, de les faire connaître. Des interventions chirurgicales comme l’ablation des trompes, des ovaires ou la mastectomie réduisent de 80% à 3% la part de risque. Je conçois la violence de cette annonce. C’est pourquoi nous tenons aussi à proposer un soutien psychologique à ces femmes (et ces hommes) touchés dans leur intimité par le cancer. Au sein de l’ICM, nous tenons ainsi deux permanences hebdomadaires, les mardis et les jeudis, c’est-à-dire où les résultats sont traditionnellement remis aux patient-e-s. En lien avec Joel Fernandez, d’Espace Renaissance, nous allons aussi porter nos messages de prévention en itinérance lors de manifestations au cœur des quartiers. Il y a par ailleurs tout un tas d’actions que nous conduirons en fil rouge auprès des personnes que nous accompagnons.
Quel est le message ?Caroline : Le message s’articule en trois parties : interrogez votre histoire familiale (des parents, proches sont-ils touchés par une ou plusieurs formes de cancer, notamment de manière précoce ou « chronique » ?), libérez la parole (pas de tabou !) et ensemble, sauvons des vies. Prévenir, agir, survivre, c’est le crédo.
On le sait, le cancer s’accompagne aussi souvent d’un autre drame, peut-être moins vital, mais tout aussi déstabilisant, surtout dans ces périodes d’incertitudes : la perte d’emploi.Caroline : Raison pour laquelle SORECO n’hésitera jamais à recruter ces profils-là, un peu abîmés par la vie, mais si forts en réalité. En lien avec l’AFPA, nous formons et recrutons beaucoup d’adultes en reconversion au métier de Gestionnaire de paie. Ce qui nous intéresse, c’est l’humain face à nous, plus que son passé.Jean-Marie Charbonnier : On en revient à ce qui nous anime à chaque étape, dans chaque projet : la quête de sens. Avec Caroline, ce qui nous tient à cœur, c’est de rendre à la vie ce qu’elle nous a donné. Le don de soi est une valeur cardinale de notre famille et de notre entreprise. Que ce soit à Montpellier, lieu d’implantation de notre entreprise, à Auxerre où nous avons longtemps vécu, ou désormais à Lunel, avec le Gallia, on ne veut surtout laisser personne sur le banc de touche.