La CCI Hérault réunit 130 présidents d’associations de commerçants pour anticiper l’avenir


Un discours toujours volontariste de la part du président de la CCI Hérault André Deljarry.
Un discours toujours volontariste de la part du président de la CCI Hérault André Deljarry. (©CN / Métropolitain)

La CCI Hérault a réuni, ce lundi 19 juin, dans son siège de l’Hôtel Saint-Côme fraichement rénové à Montpellier, 130 présidents d’associations de commerçants de 342 communes du département. Le but de cette traditionnelle journée était de réfléchir, face à toutes les mutations qui s’opèrent, aux nouveaux modèles économiques. Un sujet sur lequel le président André Deljarry montre autant de volontarisme que d’optimisme. « Nous n’avons pas de baguette magique mais on ne lâche rien » résume-t-il.

« Rien ne leur a été épargnés »

Les Gilets Jaunes, le covid, les manifestations contre la réforme des retraites, les problématiques d’électricité et d’eau… les commerçants, et particulièrement ceux des centres-villes, ont pris de plein fouet toutes ces crises et leurs impacts. « Même si les commerçants démontrent une certaine résilience, ils ont subi beaucoup de choses. Rien ne leur a été épargnés. Il faut donc que l’on réfléchisse avec eux sur la façon dont on doit faire du commerce différemment » explique André Deljarry, en ouverture de cette journée de présidents d’associations de commerçants.

Une tradition saluée par Cathy Dumas, présidente depuis 19 ans de l’association des commerçants et artisans de Balaruc-les-Bains qui rassemble 165 membres du Bassin de Thau. « Cela permet aux présidents de se rencontrer car ce n’est pas un rôle évident. C’est du bénévolat à plein temps. Les associations permettent aux commerçants d’être épaulés et orientés en cas de besoin notamment vers la CCI ».

Le commerce de demain

Après avoir réfléchi l’année dernière sur le numérique, les participants avaient l’opportunité de se pencher sur les nouveaux modèles économiques. « Le commerce de demain ne sera plus comme le commerce que nous avons fait jusqu’à hier. On le voit par rapport à la fermeture de grandes enseignes même si d’autres paramètres entrent en compte » pointe le président de la CCI Hérault.

À lire aussi

« Il faut se tenir en éveil de façon permanente pour réfléchir ensemble à comment on va continuer à faire du commerce dans les centres-villes pour les animer ou les réanimer » exhorte André Deljarry. Déjà, depuis plusieurs années maintenant, la CCI de l’Hérault multiplie dans les centres-villes des opérations pour attirer le chaland comme le Grand Bazar, City Folies, des braderies…

Des actions qui, si elles demandent beaucoup d’organisation aux présidents des associations, permettent de booster les ventes. Entre 5 à 6 fois le chiffre d’affaire normal sur une journée de braderie selon Cathy Dumas. « Il y a toujours beaucoup d’animations, des jeux… les gens aiment bien venir passer la journée avec les enfants. Et les gens en ont besoin pour aller dans le sens de la bonne humeur qui booste le commerce. Si vous passez une journée agréable, vous avez tendance à consommer » explique-t-elle.

« Un laboratoire de croissance »

Cette journée des présidents a ainsi été l’occasion de distribuer un guide de solutions numériques, de présenter l’offre de services Soluccio et d’échanger lors d’ateliers sur l’expérience client. Appelant les commerçants à l’innovation et l’anticipation, le président leur rappelle avec volontarisme l’importance de la CCI Hérault : « Nous avons la capacité à innover face aux défis. Nous sommes un laboratoire de croissance et de résilience. Ensemble, nous allons tracer l’avenir de nos commerces« .

À lire aussi

Face à un tableau noirci à l’excès par certains, André Deljarry reste donc optimiste : « Une personne sur deux veut créer son entreprise, c’est positif. Et les jeunes voient les choses différemment des plus anciens en étant plus innovants. Le commerce se fera mais se fera différemment« . 

Il y a certes les problèmes conjoncturels et les changements d’habitude des clients mais les commerçants sont parfois impactés par les politiques publiques. « Je suis et je reste respectueux des choses. Un politique a été élu sur un programme et généralement, il déroule son programme. Nous, CCI Hérault, nous sommes là pour dire attention à la manière dont vous déroulez votre programme, peut-être faut-il le faire de manière plus séquencée, être plus à l’écoute de l’ensemble des organisations… » précise André Deljarry.

Un tour du département

La CCI Hérault va dans ce sens engager de septembre à juin, un tour du département avec 17 rendez-vous où des présidents d’intercommunalité et des commerçants échangeront. « Le but est de démontrer qu’il y a une autre façon de faire du commerce et que les élus doivent tenir compte des commerçants dans l’application de leur programme ». Si la grogne est bien présente à Montpellier, André Deljarry plaide pour la patience en invitant à regarder ce qu’il s’est fait ailleurs. « À Béziers avec les allées Paul Riquet, à Sète avec les Halles et ses abords… personne ne veut revenir en arrière. Ce sera aussi le cas quand les travaux de l’Esplanade et de la place de la Comédie seront terminés » pronostique-t-il.

Si elle n’est pas concernée par les travaux montpelliérains, Cathy Dumas reste, comme le président Deljarry, optimiste quant à la situation. « Les commerçants s’adaptent et je ne suis pas inquiète car on a tous besoin d’avoir un commerce de proximité. C’est du lien social ». Avec également un argument chiffré, source d’espoir. Même en progression, quand la part du e-commerce en France représente 40Md€, celle du commerce physique atteint les 500Md€.

Le 19/06/2023 à 17:35, par Cédric Nithard.