Le Canon Français à Béziers : quel est cette grande fête qui inquiète certains élus de gauche ?

Rendez-vous est donné aux arènes de Béziers le 27 septembre 2025. Au programme « charcutaille, pinard et rigolade » attendent les participants au Canon Français, qui revient pour la deuxième année consécutive dans la ville de l’Hérault. Alors que certains y voient une grande fête « franchouillarde » qui célèbre « le terroir », d’autres critiquent le sous-texte nationaliste d’un tel événement, tandis que les organisateurs, eux, se défendent depuis toujours d’avoir un quelconque parti pris idéologique ou politique. On vous explique. 

Banquet géant et Pierre-Édouard Stérin

Le Canon Français est un concept d’événements qui est né après la crise Covid, du côté de Tours. Pierre-Alexandre de Boisse et Geraud de La Tour, les deux associés à l’origine du projet, décident d’organiser des banquets géants afin découler le vin d’un producteur qui avait perdu durant le confinement ses commandes auprès des restaurateurs. Cinq ans après, les organisateurs ont développé le concept partout en France, avec à chaque fois, une grande messe qui rassemble des milliers de personnes venues célébrer la ripaille à la française.

Moyennant une réservation fixée à 79,99€, les participants peuvent profiter d’un menu gargantuesque (1kg de viande par personne en moyenne) qui met à l’honneur les productions locales. Seulement certains voient derrière cette grande fête, une manœuvre du milliardaire ultra-conservateur Pierre-Édouard Stérin, qui a racheté le Canon Français, pour faire circuler des idées d’extrême-droite. Les organisateurs du Canon, quant à eux, évoquent uniquement « un pur intérêt financier » de la part du milliardaire qui a investi dans leur projet. 

Des événements contestés

Bien sûr, consommer de la charcuterie, boire du vin, et chanter La Marseillaise (une coutume à l’ouverture du banquet) ne fait pas de vous un extrémiste. Mais selon des journalistes qui ont infiltré ces événements, l’ambiance durant ces événements peut paraitre bien réactionnaire, en célébrant « une France qui s’est un peu perdue… ». Pas étonnant donc de retrouver le Canon Français à Béziers, où le maire Robert Ménard, est connu pour ses accointances avec les idées nationalistes et ses prises de position en faveur d’une certaine conception de la France. 

Dans ce sens, des groupes politiques et des syndicats critiquent régulièrement la tenue de tels événements sur leur territoire, comme cet été, dans le Cher, où les élus LFI ont demandé à la Préfecture d’annuler un événement qui devait avoir lieu à Bourges. 

Mais alors que certains y voient un événement marqué idéologiquement, d’autres au contraire n’y perçoivent aucun mal, y compris dans des villes pourtant marquées à gauche, comme Uzerche, une ville du Limousin dirigée par un maire communiste où a eu lieu le « banquet corrézien » en avril dernier.

Alors le mieux, si vous aimez la bamboche décomplexée, les bérets et Michel Sardou, serait de vous faire votre propre idée sur cette fête. Pour cela, les canonniers vous attendent samedi 27 septembre de midi à minuit aux arènes de Béziers.