Féria de Béziers : deux « nonnes » interpellées après avoir dénoncé la corrida


La pancarte affichée par les deux militantes PETA
La pancarte affichée par les deux militantes PETA (©PETA)

Alors que la traditionnelle Féria de Béziers qui se déroule jusqu’à ce dimanche 17 août 2025, débutait ce mercredi soir avec notamment la procession de la Vierge vers les arènes bondées, où des corridas se tiennent pendant toute la durée de l’événement, un incident est venu perturber le cortège. En effet, alors que tout semblait se dérouler paisiblement, deux « nonnes » se sont jointes à la marche. Mais de nonnes, elles n’avaient que les habits, car très rapidement, les deux femmes, qui étaient en réalité des militantes de PETA -Pour Éthique dans le Traitement des Animaux- ont déployé une pancarte avec un message clair.

Dessus, on y voit la vierge Marie agenouillée près d’un taureau mourant et ensanglanté avec ce message « torturer les animaux est un pêché, l’Eglise doit rompre ses liens avec la corrida ». Une façon de dénoncer une sorte d’hypocrisie, selon les anti-corridas dans laquelle la bénédiction d’un événement comme celui-ci, avec des animaux tués, ne va pas dans la logique de la religion. Les activistes ont fini par être interpellées et menottées par les forces de l’ordre.

« Ils ne vont pas nous emmerder »

Alors qu’il semblait très remonté après avoir découvert la pancarte déployée par les deux militantes, le maire de Béziers, Robert Ménard a fait part de son agacement envers les manifestations anti-corridas. Il s’est ‘exprimé lors d’une conférence de presse ce mercredi, concernant le dispositif de sécurité mis en place durant la Féria. En présence du préfet de l’Hérault François-Xavier Lauch et de François Bargel, directeur interdépartemental adjoint de la police nationale, l’arrêté préfectoral interdisant les manifestations et les rassemblements statiques dans un périmètre plus grand que les années précédentes a été présenté.

L’occasion pour le maire de Béziers de revenir sur exaspération concernant certaines manifestations : « Il y a un certains nombre de gens qui vont trop loin. Les manifestants ne vont pas nous emmerder au milieu de la Féria ». Par ailleurs, celui qui a récemment fait une autre sortie virulente concernant les rodéos urbains, a rajouté « être le premier défenseur des anti corrida en les empêchant de se prendre la raclée qu’ils mériteraient de se prendre ». Lors de son discours de lancement de la Féria, il avait également tenu à leur adresser un mot en déclarant que l’événement était un « bras d’honneur à tous ces emmerdeurs ». 

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Un « massacre ritualisé »

Dans un communiqué, l‘association PETA dédiée à établir et protéger les droits de tous les animaux, dénonce le « massacre ritualisé » que représente la corrida. L’action menée par les deux militantes pendant la procession de la Vierge n’est qu’une partie d’une campagne internationale des entités PETA qui « demandent à l’Eglise catholique de couper ses liens avec la tauromachie », alors qu’un récent sondage de l’Ifop indique que 75% des Français sont favorables à l’interdiction de la corrida au nom de la protection animale. L’association invite également « le public à écrire aux maires des villes taurines pour leur demander de prohiber ces spectacles sanglants sur leur territoire ». 

Des actions qui devraient donc se multiplier, notamment dans des départements d’Occitanie, tels que l’Hérault, où la tauromachie affiche une place importante dans la culture locale et où de nombreux défenseurs résident. 

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Le COLBAC saisi la justice

Le Comité de Liaison Biterrois pour l’Abolition de la Corrida –COLBAC- a quant à lui déposé un référé-liberté devant la justice administrative pour pour défendre leur « droit fondamental de manifester » après avoir été interdit d’accéder au centre-ville et aux Allées Paul Riquet, lors de la manifestation pacifique annoncée pour ce samedi 15 août.

Sur leurs réseaux, l’association biterroise déclare « Nous gagnerons, parce que la vérité est de notre côté, parce que les motifs invoqués sont mensongers et ne résistent pas à l’examen et parce que notre liberté d’expression est un droit, et qu’elle nous permet de dénoncer la cruauté de la corrida, ses soutiens, et ses complices – que cela plaise ou non à M. Ménard ».

Le bras de fer entre le maire et les associations semble plus tendu que jamais. L’audience est prévue ce jeudi 14 août au tribunal administratif de Montpellier. 

14/08/2025 à 12:02 par MÉTROPOLITAIN