Football / Montpellier : Oliver Dall’Oglio veut « retrouver un état d’esprit de guerrier »

07/08/2022 à 09:19

Olivier Dall'Oglio, entraineur du MHSC.
En conférence de presse vendredi, Olivier Dall’Oglio, entraineur du MHSC, n’a éludé aucune question (©CN / Métropolitain)

L’heure de la reprise du championnat a sonné pour le MHSC qui affrontera Troyes au stade de la Mosson ce dimanche 7 août à 15h. Après une saison décevante conclue à la 13e place et une préparation dont il est difficile d’apprécier les résultats, les joueurs et leur entraineur le savent, ce premier match est déjà très attendu par les supporters. Olivier Dall’Oglio en appelle à « retrouver un état d’esprit de guerrier« .

Des essais durant la préparation

Montpellier n’a plus connu le succès depuis la victoire 2-0 le 20 mars à Bordeaux. Les matchs de préparation n’ont pas arrangé le bilan puisque les cinq rencontres se sont soldées par une défaite. « On aurait tous préféré avoir plus de résultats positifs. On a fait une très bonne préparation physique, difficile avec la canicule. Tout le monde a bien bossé. L’intégration des nouveaux, de jeune joueurs qui arrivent… j’ai préféré faire beaucoup d’essais et tenté de voir deux systèmes de jeu. Cela prend du temps et on sait que cela a été souvent au détriment des résultats » explique Olivier Dall’Oglio.

Les mouvements

Départs : R. Bakayoko (Niort, L2), G. Barès (prêt à Thoune, L2 Suisse), R. Cabella (Lille), N. Gioacchini (retour de prêt Caen / Orlando), Y. Guermouche (prêt à Châteauroux, National), F. Mollet (Schalke, Allemagne), M. Ristic (Benfica, Portugal), M. Ros (libre à Pau), J. Sambia (Salertina, Italie), M. Thuler (retour de prêt Flamengo, Brésil / prêt à Kobe, Japon), C. Vidal (Ajaccio).

Arrivées : W. Khazri (Saint-Etienne), F. Maouassa (Bruges, Belgique), A. Nordin (Saint-Etienne), F. Sacko (Guimaraes, Portugal), T. Sainte-Luce (Nîmes).

Le manque de résultats dans la deuxième partie de saison, après une première positive, a attisé les doutes et les critiques. La préparation ne les a pas levé. Pour autant, l’entraîneur, qui entame sa deuxième saison à Montpellier, n’élude pas la question. « Cela fait partie de la vie d’une équipe et d’un club. Il y a des hauts et des bas. Quand tu ne gagnes pas, il y a danger pour l’entraîneur, le club et les supporters ne sont pas contents… Dès que l’on aura retrouvé de la confiance et gagné un match, il y aura un autre état d’esprit dans l’équipe. Il faut avancer et travailler. Ce que l’on fait. Il y a ceux qui parlent et ceux qui avancent. Je préfère avancer ».

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D’autant que son président, Laurent Nicollin, l’a encore récemment confirmé au poste malgré les bruits extérieurs. « On parle souvent. Il voit que cela bosse. Pour l’instant, il donne sa confiance au staff et cela fait du bien. Nous sentons que nous sommes soutenus dans le travail que nous faisons car c’est certainement ce travail qui va payer » confesse Olivier Dall’Oglio.

Plus de communication

Au niveau du travail fourni, Olivier Dall’Oglio semble justement rassuré. « Je sens les joueurs beaucoup plus attentifs à ce qu’on leur propose, dit et montre pour changer les habitudes. Il y a une détermination de la part du groupe à inverser la tendance. Quand je parle individuellement avec les joueurs, il y a cette volonté de bouleverser les choses. Tous ressentent comme moi qu’il ne faut pas grand chose. C’est palpable et on va le toucher dans peu de temps ».

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Venu également en conférence de presse vendredi, Arnaud Souquet confirme cette volonté. « Par rapport à l’année dernière, on est beaucoup plus dans la communication. Il n’y a pas de honte ou de difficultés à parler quitte à ce que des fois cela fâche, le but étant de faire avancer l’équipe. On a bien échangé et justement le fait d’être dans la difficulté, le staff et les joueurs, nous a peut-être plus unis » témoigne le latéral.

Le chantier de la défense

Durant la préparation estivale, le chantier principal fut celui de la défense. De la charnière centrale aux latéraux en passant par le bloc équipe. « Je veux cet état d’esprit de guerrier que l’on n’a pas toujours eu ces six derniers mois. C’est par là qu’il faut passer si l’on veut réagir rapidement. Par là et par la discipline lorsque l’on n’a pas le ballon. Cela n’a pas été toujours simple et cela a été un gros sujet de discussion individuellement et collectivement » pointe l’entraîneur qui est au moins rassuré quant au secteur offensif : « Nous avons des talents. Il faut qu’ils confirment. Je m’en inquiète beaucoup moins pour l’instant mais nous devons avoir cette énergie et cette agressivité de vouloir défendre à tous les niveaux ».

Justement, Arnaud Souquet préconise : « Il faut faire un peu plus pour bien démarrer les matchs. Cela part de la première ligne de devant et que derrière nous les poussions plus avec plus de communication. Sur les derniers matchs de la saison, il y a pas mal de choses que l’on pouvait régler plus facilement en se parlant. Retrouver une assise défensive libèrera tout le monde, redonnera de la confiance et surtout, le plus important, qu’on reprenne du plaisir à gagner et à jouer ensemble avec ce petit grain de folie que nous avions les six premiers mois ».

« Pas de pression à se mettre en plus »

L’adversaire du jour pourrait s’avérer être un bon test quant à cet état d’esprit invoqué. Avec de nombreux départs et un recrutement loin d’être terminé, Troyes, qui entame sa deuxième saison après avoir été promu en Ligue 1, ne semble pas encore prêt pour ce début de championnat. Olivier Dall’Oglio prévient toutefois : « Cela va être une équipe compacte, solide, capable de récupérer le ballon et de vite se projeter. Il faut s’attendre à une certaine solidité défensive avec la volonté d’être sur un bloc médian costaud. À nous de faire attention aux transitions ».

Et s’il sait l’attente et l’envie de victoire qui entourent l’équipe, il désamorce toute contre-performance : « Ce n’est pas le premier match qui va déterminer le reste de la saison. Il n’y a pas de pression à se mettre en plus. Si on ne gagne pas, que se passera-t-il ? On continuera à avancer et à travailler en faisant abstraction de ce qu’il se passe à l’extérieur, nous n’avons pas d’autres choix ».

Coupe du Monde et quatre relégations

Il serait tout de même dommage de faire monter la pression autour du club dès la première journée dans une saison inédite avec la trêve internationale imposée par la coupe du Monde (21 novembre-18 décembre). « Nous l’avons pris en compte depuis très longtemps. Nous aurons une deuxième préparation. Cela change un peu la donne sur l’approche de la saison. Des joueurs partiront sans doute à la Coupe du Monde. Comment reviendront-ils ? Comment on va les gérer ? Nous savons comment nous allons travailler pour être au mieux à la reprise en décembre. Nous avons un staff étoffé et un préparateur physique en plus pour accompagner les joueurs » explique Olivier Dall’Oglio.

Mais c’est surtout le spectre des quatre relégations qui tendra assurément la fin du championnat. « Les clubs ont ressenti cette pression depuis la saison dernière. On voit avec ces quatre descentes que les clubs sont prêt à faire un effort dans le recrutement » précise l’entraîneur qui selon lui dispose « d’un groupe de qualité ».

Un filet, un champignon et du plaisir

Alors quel accueil réserveront les supporters pailladins qui voient la tribune Étang de Thau suspendu après les jets de fumigènes lors de la dernière journée face au PSG ? Sans doute passionné à l’aube d’une saison que tout le monde veut voir débarrassée des troubles de la précédente. Plusieurs incidents ont parcouru les stades dont à la Mosson lors de la première journée avec la réception de l’OM où Valentin Rongier reçut une bouteille en plastique au visage. Parmi les mesures prises par la Ligue pour éviter cela, des filets de sécurité seront testés lors de ce premier match.

Une question sur laquelle Olivier Dall’Oglio ne transige pas. « Il y a eu des choses intolérables qui se sont produites la saison dernière. Il ne faut pas revivre ça et corriger automatiquement. Est-ce qu’il y a eu trop de laisser aller ? L’après covid ? Il y a toujours des explications plus ou moins valables mais les comportements n’ont pas été ceux que l’on attendait. Ce n’était pas spécialement une fête alors que cela doit l’être constamment. Dans la plupart du temps, le comportement des personnes dans les tribunes est bien mais il y a des comportements individuels qui sont intolérables. Ces personnes, avec les caméras et les surveillances, il faut les sortir et les interdire de stade ».

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Point d’interrogation de la rencontre, la pelouse du stade de la Mosson touchée par un champignon. « Cela redeviendra un billard, c’est juste un passage » balaye l’entraîneur montpelliérain qui n’en fait pas un sujet d’inquiétude. Dernier paramètre, le climat. En programmant la rencontre à 15h, la Ligue expose public et joueurs à un soleil de plomb et une température élevée. En espérant que le jeu n’en pâtisse pas.

Quant à la détermination des joueurs, Arnaud Souquet  l’a assuré : « On part sur un nouveau cycle, une nouvelle année, de nouveaux joueurs, un nouveau groupe. Nous avons beaucoup travaillé pendant la préparation. Tout n’a pas été parfait mais nous sommes prêts pour attaquer le championnat face à Troyes avec l’objectif de gagner et d’être le plus solide pour apporter des certitudes et retrouver le plaisir ». Du plaisir, c’est ce que tout le monde espère. Et trois fois plutôt qu’une dira-t-on pour l’occasion.

Le groupe du MHSC : Omlin (1), Bertaud (16) – Souquet (2), Mendès (5), Esteve (14), Sainte-Luce (17), Maouassa (27), Tchato (29), Cozza (31), Sakho (75), Sacko (77) – Savanier (11), Chotard (13), Leroy (18), Fayad (22) – Germain (9), Mavididi (10), Wahi (21), Makouana (28), Khazri (99). Sont absents : Ferri (suspension), Delaye (inflammation du pubis) et Nordin (adducteur).
Première journée de Ligue 1 : Montpellier-Troyes, dimanche 7 août à 15h au stade de la Mosson. Tarifs de 10 à 60€. Places disponibles sur la billetterie en ligne du club ou à la billetterie du stade (dimanche à partir de 10h).

Cédric Nithard