Roi de la boxe thaï, Jimmy Vienot s’apprête à conquérir le kickboxing

12/05/2019 à 14:02

Déjà triple champion du monde de boxe thaï, Jimmy Vienot a remporté il y a quelques jours l’une des plus prestigieuses ceintures de la discipline. Celle du Lumpinee Stadium, le temple de la muay-thaï à Bangkok. À seulement 23 ans, le Montpelliérain d’adoption domine son sport et ne compte pas s’arrêter là.

Début juin, il fera son premier combat en kickboxing tout en gardant en tête ses envies de MMA. Avant cela, Jimmy Vienot aimerait un jour combattre chez lui. En coulisses, certains s’activeraient pour la tenue d’un championnat du monde à Montpellier.

J’imagine que tu dois être très heureux de cette victoire ?

Je suis super content d’avoir gagné. C’est en quelque sorte un Graal là-bas. Le Lumpinee c’est mythique. C’est le plus grand stadium de Thaïlande. C’est quelque chose à part de gagner ce titre, ce que j’ai réussi à faire après de nombreuses années de combats en Thaïlande. C’est une très grosse fierté d’avoir ramené ça en France et chez moi à Montpellier.

Il y a énormément de ceintures dans ta discipline, pourquoi celle-là te tient particulièrement à coeur ?

Parce que c’est une ceinture thaïlandaise. Je ne suis que le cinquième étranger dans l’histoire de la boxe thaï à avoir réussi à être champion de ce stadium. C’est un titre prestigieux qui est très convoité surtout par les Thaïlandais. Ce n’est pas un titre mondial mais pour eux c’est l’équivalent.

Comment es-tu accueilli en Thaïlande ? Un étranger qui vient les battre chez eux, cela ne doit pas leur faire plaisir ?

Maintenant, ils me connaissent. Avant, c’était un peu froid. Ils savaient que j’étais le challenger, que j’étais bon mais que j’étais jeune. Je n’avais rien gagné d’important donc j’étais juste un bon boxeur qui arrivait. Maintenant que je suis trois fois champion du monde et que j’ai la ceinture du Lumpinee chez moi, ils m’accueillent avec le sourire.

Par contre cela veut dire que tu es particulièrement attendu ?

Bien sûr, cela va avec. Je suis attendu au tournant. Je n’ai pas le droit à l’erreur. C’est à moi de continuer à m’entraîner très dur pour garder ma place au sommet.

Avec toutes les ceintures que tu as réussi à gagner, as-tu conscience d’être déjà un des meilleurs boxeurs de ta discipline ?

On me le dit souvent. Je n’ai que 23 ans et je ne m’en rends pas compte. Je ne m’attarde pas dessus sinon cela veut dire que je ne bouge pas. Je regarderai tout ça quand ma carrière sera finie. Pour l’instant, je ne vise que le futur. J’ai gagné le titre au Lumpinee, c’est très bien. Maintenant, il y a d’autres combats. Dans un mois je reboxe et j’ai ensuite mon titre à garder donc c’est très important aussi. Il faut travailler pour continuer.

Pour la suite, tu as envie d’aller voir du côté du MMA. Tu commences à t’y préparer ?

Je m’y prépare doucement. La boxe thaï prend tout mon temps entre les entraînements, les combats et les stages que je donne dans des clubs en France et en Europe. Je n’ai pas trop de temps donc j’essaye de faire au moins deux entraînements par semaine de sol. Je m’y prépare petit à petit mais pour l’instant je suis concentré sur ma carrière de boxe thaï et après le MMA, aux alentours de 30 ans, quand je serai bien mature.

Tes prochaines échéances ?

Je boxe le 8 juin à Aix-en Provence contre le numéro 2 européen en kickboxing (ndlr : le Turc Vedat Hoduk). Maintenant que je suis numéro un en boxe thaï et que je n’ai que 23 ans, je suis en train d’essayer de conquérir d’autres sports. Cela va être un très gros combat qui me ferait passer un palier si je gagne. Et en juillet, je fais les championnats du monde de boxe thaï en Thaïlande pour la quatrième fois.

Qu’est ce qui change en passant de la boxe thaï au kickboxing ?

La boxe thaï est le sport de pieds-poings le plus complet : coudes, genoux, corps-à-corps, projections, saisies… il y a vraiment tout. Au kickboxing, il n’y a pas de coups de genoux et de coudes. C’est là où je suis le plus fort donc on m’enlève des armes. C’est à moi de m’adapter pour continuer à être champion et à marquer les esprits en réussissant à gagner dans un autre sport.


Cédric Nithard