Le 22 mars 2018, un commando composé d’hommes cagoulés de noir et armés pénètre dans la fac de droit et agresse des étudiants grévistes qui occupent un amphithéâtre. Des scènes d’une violence extrême, filmées par les étudiants, dont huit seront blessés, font le tour de France : on y voit clairement les membres du commando distribuer des coups et l’un d’eux utilise même un « schocker« , un taser destiné au grand public.
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Suite à cette scène surréaliste, l’enquête avait permis d’identifier les protagonistes de l’histoire, des hommes de main issus des rangs de l’extrême-droite aux organisateurs, parmi lesquels Philippe Pétel, alors doyen de la faculté et démis de ses fonctions, et Jean-Luc Coronel de Boissezon, historien du Droit et professeur à la fac montpelliéraine.
Ce dernier avait été révoqué pour sa participation dans cette expédition punitive… Mais à la surprise générale, l’appel intenté par l’historien auprès du Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche (CNESER) a porté ses fruits. En mai dernier, en effet, l’instance a décidé d’écourter l’interdiction d’enseigner de Coronel de Boissezon qui pourrait revenir à la fac de droit de Montpellier dès février prochain !
Une issue que refusent les étudiants et l’Université de Montpellier. Les premiers organisent le 9 décembre un rassemblement à 8h30 devant la Cour d’appel de Montpellier contre le retour de Coronel de Boissezon à la fac de droit. La date n’est pas anodine : ce jour-là, l’ex-enseignant sera jugé en appel. En première instance, il a été condamné à 14 mois de prison dont six mois ferme sous bracelet électronique.
De son côté, le Conseil d’Administration de l’Université de Montpellier a déposé un pourvoi en cassation dès le 2 juin 2022, quelques jours après l’annonce de la décision du CNESER, pour le même motif : le refus de voir celui qui était également enseignant de l’école de Marion Maréchal Le Pen à Lyon revenir à la fac de droit de Montpellier…