Hérault. Marseillan : six mois de prison ferme pour un incendie accidentel dévastateur

26/05/2022 à 19:25

Deux pompiers de l'Hérault avaient été blessés à Marseillan
Deux pompiers de l’Hérault avaient été blessés à Marseillan (©Sdis 34)

Mercredi soir, le tribunal correctionnel de Béziers a condamné un retraité de 69 ans à deux ans d’emprisonnement, dont 18 mois assortis d’un sursis probatoire avec l’obligation d’indemniser les victimes et à 1 000 euros d’amende, pour avoir provoqué un incendie dévastateur à Marseillan, entre Sète et Agde, à cause d’un écobuage mal surveillé. La partie ferme de la peine d’emprisonnement prononcée (six mois) a été aménagée sous la forme d’une détention à domicile sous surveillance électronique avec un bracelet.

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Les faits déjà évoqués par Métropolitain remontent au 21 février dernier : les sapeurs-pompiers du Sdis 34 intervenaient pour lutter contre un incendie sur la commune de Marseillan. Au cours de l’opération deux pompiers étaient légèrement blessés par l’explosion d’une bouteille de gaz. Environ un hectare de terrain était détruit, ainsi que deux habitations, deux hangars, cinq voitures, deux motos, une caravane, un tractopelle, un mobile home, deux remorques et un bateau. Des dégâts considérables.

Tonneaux en fer

Les investigations diligentées par les gendarmes de la communauté de brigades (Cob) de Marseillan permettaient d’établir que le départ de l’incendie était dû à un probable écobuage mal maitrisé et propagé par un vent particulièrement fort. Le 25 février, sur instructions du parquet de Béziers, le propriétaire terrien de 69 ans suspecté d’avoir allumé le feu était placé en garde à vue, où il reconnaissait les faits, tout en exprimant ses regrets.

Domicilié en Haute Garonne, il était arrivé depuis quelques jours pour entretenir le terrain, dont il est propriétaire. Il avait allumé le feu dans des tonneaux en fer, afin de brûler des branches, puis il était parti déjeuner dans son mobile home installé sur le terrain, pensant que le feu était éteint. Constatant qu’un incendie s’était déclenché, il avait tenté de l’éteindre avec l’aide de voisins, avant que les sapeurs-pompiers ne prennent le relai.

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À l’issue de sa garde à vue, il était présenté devant un magistrat du parquet qui lui notifiait une convocation devant le tribunal correctionnel pour le 25 mai à 8h30, pour des faits de blessures involontaires par une violation manifestement délibérée d’une obligation de prudence ou de sécurité, dégradations involontaire du bien d’autrui par un incendie dû à la violation manifestement délibérée d’une obligation de sécurité ou de prudence et destruction involontaire par incendie de bois et foret dans des conditions de nature à exposer les personnes à un dommage corporel. 

Le procès mercredi a montré que le prévenu n’avait jamais été condamné, jusqu’à cette procédure. Il encourait 5 ans d’emprisonnement et 100 000 euros d’amende. Les juges ont infligé au sexagénaire une peine atténuée, notamment en raison de son casier judiciaire vierge.

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Fermeté du procureur de Béziers

Ce jeudi, Raphaël Balland, le procureur de la République de Béziers rappelle qu’un arrêté préfectoral du 4 avril 2014 interdit de brûler des végétaux, notamment par la pratique de l’écobuage, toute l’année en zone périurbaine et rurale, lorsqu’il existe pour la commune un système de collecte ou de déchetterie.

« Le parquet de Béziers continuera sa politique pénale de fermeté à l’encontre des personnes qui violeront ces règles de sécurité, notamment dans le cadre d’écobuage, a fortiori par grand vent, lorsque par leur imprudence elles seront à l’origine d’incendie », prévient fermement le procureur. Régulièrement, le préfet de l’Hérault et le Sdis 34 rappellent les conditions très précises qui encadrent la pratique de l’écobuage, notamment en période de grande sécheresse.

Jean-Marc Aubert