Montpellier / Condamnation : elles avaient accusé les Harkis de « traîtres et de collabos »

21/05/2022 à 18:23

Le procès s'est déroulé à Castres, dans le Tarn.
Le procès s’est déroulé à Castres, dans le Tarn. (©Barreau Montpellier)

Deux Héraultaises, Nora domiciliée Palavas-les-Flots et Saliha résident à Montpellier ont été condamnées par le tribunal correctionnel de Castres (Tarn) pour avoir accusé sur Facebook les Harkis de « traîtres et de collabos ». Elles étaient poursuivies par l‘Association Génération Harkis et leurs amis, installées à Castres, à l’époque des faits et dont le siège social vient d’être transféré à Valras-Plage, dans l’Hérault.

Un corps constitué

Le président de cette association, Mohamed Djafour avait introduit une procédure judiciaire avec constitution de partie civile pour diffamation envers un corps constitué, à la lecture de commentaires publiés le 9 novembre 2019 sur la page publique du compte Facebook de Mohed Altrad, l’homme d’affaires de Montpellier, président du MHR et à l’époque en campagne électorale.

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Nora, 53 ans, domiciliée à l’Institut Saint-Pierre à Palavas-les-Flots et Saliha, 45 ans domiciliée à Montpellier ont été reconnues coupables par les juges de Castres pour avoir porté des allégations portant atteinte à l’honneur ou à la considération des Harkis, en écrivant publiquement sur les réseaux sociaux : « On peut pas faire confiance aux Harkis, ce sont des traîtres » et aussi « les Harkis, pfft, pourquoi pas les collabos des Allemands contre la France. Tout est bon pour gagner des élections, misère, les Harkis ont tué des Algériens ».

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Le tribunal correctionnel de Castres a jugé que « ces propos tombent sous le coup du délit de diffamation, car, ils font référence à des actes de collaboration avec l’Allemagne ou à la guerre d’Algérie. Traître est une notion diffamante, selon la jurisprudence de la Cour de cassation ». Les deux prévenues écopent d’une amende de 1 000€ chacune, plus 800€ chacune au titre de réparation du préjudice moral et 500€ solidairement pour rembourser les frais de justice de l’association. Des condamnations qui ne sont pas définitives, elles peuvent interjeter appel.

Jean-Marc Aubert