Législatives / Hérault : candidatures, dissidences et déjà un abandon… en quelques brèves


Les élections législatives se dérouleront les 12 et 19 juin.
Les élections législatives se dérouleront les 12 et 19 juin. (©CN / Métropolitain)

La campagne pour les élections législatives, qui se dérouleront les 12 et 19 juin, s’est accélérée cette semaine. Le rassemblement effectué à gauche autour de la Nouvelle Union Populaire Écologiste et Sociale (NUPES) n’y est pas étranger. Dans l’Hérault, la fronde s’organise chez les Socialistes qui, rayés de la carte des circonscriptions par l’accord passé à Paris, ont présenté des candidatures dissidentes. Leurs partenaires locaux, EELV et PCF, se sont pour l’heure rangés aux décisions de leur parti respectif. De la dissidence, il en sera également question du côté de LREM, désormais rebaptisé Renaissance. Humilité devait sans doute être pris… Entre les intentions et les actes, on y verra plus clair le 20 mai, date limite de dépôt des candidatures en préfecture.

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Les Républicains : Stéphan Rossignol salue les dissidents socialistes

Stéphan Rossignol salue la décision des dissidents socialistes.
Stéphan Rossignol salue la décision des dissidents socialistes. (©CN / Métropolitain)

Suite à l’accord entre La France Insoumise et le Parti Socialiste, Stéphan Rossignol commente : « C’est une véritable capitulation pour le PS qui préfère perdre dans le déshonneur que dans la dignité ». Le président de la fédération héraultaise des Républicains s’interroge : « Comment cette gauche républicaine, qui a eu deux présidents de la République à ses couleurs, peut-elle abandonner et renier ses valeurs et s’allier à ce parti d’extrême-gauche qu’est LFI ». Selon lui, « le PS n’est ainsi plus crédible quand il dénonce d’un côté le RN et l’extrême droite et de l’autre se vend à LFI et l’extrême gauche pour sauver une poignée de circonscriptions ». En conclusion, Stéphan Rossignol salue : « Heureusement que dans l’Hérault et en Occitanie, il reste encore des socialistes attachés aux valeurs et aux principes qui fondent notre République ». Où comment profiter du calme dans sa famille pour saluer la désunion de son voisin.

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RENAISSANCE : Les candidats dévoilés sauf sur la 34-3

Renaissance, qu’il ne faut donc plus appeler La République En Marche, a dévoilé samedi les candidats sur de nombreuses circonscriptions dont celles de l’Hérault. À une exception, la 3e qui, après les révélations sur les notes de frais de Coralie Dubost, fait encore l’objet de discussions. Cinq députés sortants essaieront de conserver leur siège : malgré les accusations de Mediapart Patricia Mirallès conserve toute la confiance de son parti sur la 1ère, Jean-François Eliaou sur la 4e, Philippe sur la 5e, Christophe Euzet sur la 7e et Patrick Vignal sur la 9e.

Après Stéphanie Jannin en 2017, une autre adjointe de Philippe Saurel, Annie Yague, aujourd’hui conseillère municipale d’opposition, est envoyée sur la 2e circonscription. La Biterroise Mathilde Tastavy, ancienne attachée parlementaire de Philippe Huppé, tentera de conquérir la difficile 6e. Enfin, le maire de Saint-Georges-d’Orques Jean-François Audrin a été investi sur la 8e.

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34-1 / NUPES : Gemel Ben Saïd en soutien malgré la déception

Gemel Bensaïd avait été candidat aux Départementales pour La France Insoumise en 2021.
Gemel Ben Saïd avait été candidat aux Départementales pour La France Insoumise en 2021. (©CN / Métropolitain)

Dans une interview au Courrier de l’Atlas, Gemel Ben Saïd exprime sa déception. Candidat à l’investiture NUPES sur la 1ère circonscription, c’est finalement Julien Collet qui lui a été préféré. Avec un coup de gueule : « Je discute beaucoup avec d’autres militants des quartiers populaires un peu partout en France et tous dressent le même constat. Encore une fois, on s’est fait avoir. On s’est voilé la face mais en termes de diversité, faudra repasser avec la France insoumise. L’immense majorité des candidats investis dans nos quartiers populaires ne seront pas à l’image de nos quartiers. On nous aime quand on colle des affiches mais pour le reste, on peut toujours attendre. L’union de la gauche c’est bien, mais il faudrait tout de même un peu plus de respect pour les militants qui luttent au quotidien depuis 30 ans ». Malgré tout, Gemel Ben Saïd fait passer le collectif avant toute rancoeur. « La retraite à 60 ans, l’augmentation du SMIC, le sort de notre planète etc., sont des sujets trop importants, qui dépassent ma propre personne » explique-t-il en prévenant : « Les responsables de la France insoumise devraient se souvenir que le vote des quartiers populaires ne lui sont pas acquis. Et se rappeler que ce qui est fait pour nous, sans nous, sera fait contre nous. Qu’ils demandent au Parti socialiste… ».

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34-2 / PS-EELV : Fatima Bellaredj et Jacqueline Markovic revendique le rassemblement

La candidate Fatima Bellaredj entourée de sa suppléante Jacqueline Markovic et du président de son comité de soutien Rémy Lévy.
La candidate Fatima Bellaredj entourée de sa suppléante Jacqueline Markovic et du président de son comité de soutien Rémy Lévy. (©CN / Métropolitain)

Jeudi, la socialiste Fatima Bellaredj et l’écologiste Jacqueline Markovic ont présenté leur binôme sur la 2e circonscription. Avec le soutien de Carole Delga, Kléber Mesquida et Michaël Delafosse, contre l’accord entendu par leurs partis avec La France Insoumise, les deux femmes revendiquent : « On représente la gauche sociale, laïque, pro-européenne, celle ancrée sur le territoire. Ce qui nous intéresse, c’est la gauche qui rassemble. On est là et on assume ces enjeux. Nous devons travailler en complémentarité. Les gens nous disent qu’ils veulent l’union. Celle qui sera connectée avec la réalité du quotidien et des projets ambitieux ». En s’appuyant sur des mesures déployées par les collectives locales détenues par les socialistes, Fatima Bellaredj prend en exemple l’union de la gauche, à l’exception de La France Insoumise, au second tour des Municipales pour mener Michaël Delafosse à la mairie de Montpellier. « L’union c’est nous ! La gauche qui rassemble c’est nous » martèlent-elles. Disant que ne pas regarder « les tambouilles qui se font ailleurs », elles entendent ne pas répondre aux invectives de leurs adversaires, comprendre la NUPES, laissant cela à « ceux qui ont envie de perdre leur temps à dégommer tout le monde ».

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34-2 / LREM : Flavio Dalmau maintient sa candidature

À 18 ans, Flavio Dalmau brigue l'investiture LREM sur la 2e circonscription de l'Hérault.
Déception pour Flavio Dalmau qui briguait l’investiture LREM sur la 2e circonscription de l’Hérault. (©CN / Métropolitain)

À 18 ans, Falvio Dalmau caressait l’espoir d’être investi par LREM/RENAISSANCE pour ensuite devenir le plus jeune député de France. L’annonce des candidats l’a quelque peu douché. « Je ne peux pas accepter la décision prise par la majorité présidentielle » indique-t-il dans un courrier. Dire qu’il conteste le choix de la candidate serait un euphémisme. « Je ne peux pas accepter d’être représenté par une personne issue de l’establishment politique qui tout au long de la campagne n’a cessé de dénigrer et de rabaisser notre jeunesse et ses engagements. Je ne veux pas me résoudre à ce que nous ayons une députée de 70 ans et qui ne connais pas le besoin alors que nous sommes dans une circonscription populaire et dynamique. Je ne veux pas accepter les magouilles politique et les campagnes électorales avec un résultat choisi par quelques personnes déconnectées de la vie réelle. Enfin je ne peux pas accepter qu’une personne soit investie grâce à un système politique qui favorise le copinage ». Annie Yague et le parti apprécieront. Peu importe, Flavio Dalmau maintient sa candidature sur la 2e circonscription avec l’étiquette de la société civile.

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34-2 / LREM : Mahfoud Benali sans doute en dissidence

Mafhoud Benali partira-t-il en dissidence ?
Mafhoud Benali partira-t-il en dissidence ? (©CN / Métropolitain)

Autre candidat à l’investiture LREM sur la 2e, Mahfoud Benali avait prévenu : « Je me rase tous les matins donc je pense bien à la circonscription de Montpellier. Je n’oublie pas qu’en 2017 une adjointe au maire m’a été préférée, bilan des courses c’est LFI qui a gagné. J’ai joué le jeu, j’ai sans doute fait une erreur. Vous le savez, on apprend beaucoup de ses erreurs ». Cinq ans plus tard, le marcheur de la première heure est à nouveau écarté au profil d’Annie Yague, ancienne adjointe de Philippe Saurel. Mahfoud Benali dévoilera mardi son intention. Une dissidence de plus en vue ?

34-3 / NUPES-EELV : Julia Mignacca lance sa campagne

Présente samedi à la tribune de la première convention de la NUPES, Julia Mignacca lance sa campagne ce dimanche sur la 3e circonscription dont la députée sortante Coralie Dubost a été écartée après les révélations sur ses notes de frais. Et l’écologiste, choisie sur la seule circonscription accordée dans l’Hérault à EELV dans l’accord national, a un objectif : « La troisième circonscription de l’Hérault, jusqu’ici tenue par une députée LREM, parfait symbole de l’indécence et du mépris macroniste fait partie des circonscriptions qui pourrait basculer pour donner la majorité à la NUPES ». Rendez-vous dimanche à partir de 18h30 sur les berges du Domaine de Méric à Montpellier pour des prises de parole de la candidate et de son suppléant ainsi que d’autres acteurs du territoire

34-4 / PS : Philippe Salasc jette l’éponge

Philippe Salasc jette l'éponge.
Philippe Salasc jette l’éponge. (©CN / Métropolitain)

Sa candidature n’aura tenu que deux jours. Présenté mercredi avec deux autres candidats sous le parrainage de Carole Delga et Kléber Mesquida, le maire socialiste d’Aniane Philippe Salasc, engagé sur la 4e circonscription, jette finalement l’éponge. « Je suis maire d’un groupe de gauche, dans sa pluralité entière. La majorité municipale d’Aniane est très importante pour moi. Je ne veux pas mettre les élus à défaut, je ne suis que leur résultante » explique-t-il à France Bleu Hérault en ajoutant, après avoir entendu les avis partagés de ses administrés ne pas vouloir « ajouter de la confusion à la confusion ». S’il reste opposé à la NUPES, il espère que ses camarades socialistes comprendront.

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34-7 / NUPES-PC : la Fédération de l’Hérault pleinement engagée dans la NUPES

Dans un communiqué de presse, Nicolas Cossange, secrétaire départemental du PCF, salue La Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale. « Les communistes de l’Hérault se réjouissent de cet accord qui, dans un Département comme le nôtre où pèse la menace de l’extrême-droite, va permettre de porter haut et fort l’exigence de vivre mieux et vivre ensemble » explique-t-il.

Si l’intention première était de présenter des candidats dans chacune des circonscriptions héraultaises, l’accord passé leur en délègue une seule. Nicolas Cossange précise donc : « Conformément à l’accord signé, nous retirons donc l’ensemble de nos candidates et candidats du Département sauf dans la 7e circonscription (Agde, Pézenas, Sète) où Gabriel Blasco sera donc le candidat PCF de l’ensemble de la NUPES ». En prévenant par ailleurs : « À ce titre, les candidatures dissidentes, si elles vont au bout, feraient peser le risque, particulièrement sur la 7e circo, d’éliminer la gauche au profit de l’extrême-droite ».

Le 08/05/2022 à 12:34, par Cédric Nithard.