Législatives / Hérault (2e circo) : Anne Brissaud lance une campagne non violente


Anne Brissaud défendra les couleurs du Centre et de la Droite sur la 2e circonscription de l'Hérault.
Anne Brissaud défendra les couleurs du Centre et de la Droite sur la 2e circonscription de l’Hérault. (©CN / Métropolitain)

Déjà candidate en 2012 sous la même union de la Droite et du Centre, Anne Brissaud lance sa campagne pour les Législatives sur la 2e circonscription de l’Hérault. « Dans un contexte aussi incertain et anxiogène pour certain, l’idée est de montrer qu’une autre voie est possible, celle de la non violence » argumente-t-elle. Une position pour sortir du lot dans une circonscription, exclusivement montpelliéraine, sur laquelle la gauche va se déchirer.

Humanisme et libertés individuelles

Au bruit et à la fureur, au tumulte et au fracas, Anne Brissaud a décidé d’aborder cette campagne sur un tout autre registre en l’axant sur deux thèmes dignes du bac de philo : « l’humanisme » et « les libertés individuelles ». « Je viens d’une famille politique, la droite et le centre, qui croit en l’homme, en ses capacités, en son intelligence et ses possibilités d’entendre, d’échanger et de communiquer pour faire évoluer les choses. Nous ne sommes pas pour tout casser et tout reconstruire. Cela n’apporte pas plus » explique-t-elle.

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Alors face à ceux qui veulent tout renverser, la centriste oppose : « Dans cette campagne législative, nous allons porter d’autres positions. Une contradiction, quand il le faudra, pour faire évoluer les choses dans la non violence ». Et d’apporter un regard plus particulier sur la circonscription : « Cela fait des années que l’on voit que la situation se dégrade, que les Montpelliérains essayent de porter un message et je veux qu’ils entendent qu’on peut le porter autrement que dans la rue ».

 « C’est un dictateur, un anti-républicain… »

Si elle regrette « un contexte violent », Anne Brissaud cible particulièrement le leader de La France Insoumise, coupable d’attiser les tensions : « Quand on passe par la violence, c’est une preuve de faiblesse et c’est que l’on pense que l’on ne peut pas faire autrement. C’est un manque d’éducation et je ne pense pas que Jean-Luc Mélenchon manque d’éducation, je pense qu’il se sert des Français pour assouvir une idée qu’il a de lui et il se comporte en dictateur. Il prône et pousse la désobéissance ».

À cela, l’ancienne conseillère municipale d’opposition ajoute son inquiétude : « C’est un dictateur, un anti-républicain… Il s’autoproclame Premier ministre, donc il nie la capacité de décision du président de la République, et s’il n’est pas satisfait, il menace de mettre les Français dans la rue. C’est une façon de voir la République qui pour moi est anti-républicaine. Il change les règles, impose ses conditions, fait du chantage au président de la République… je ne vois plus de démocratie et où est la place de la République dans la vision de Jean-Luc Mélenchon. Cela me dérange profondément et c’est contre quoi je vais me battre ».

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Alors, en contre-balance, Anne Brissaud apporte sa vision et prône une autre voie : « La France est une société évoluée. Les gens sont capables d’entendre et de comprendre. Moi-même je vais leur montrer que, dans cette campagne, je suis capable d’entendre, de discuter, d’échanger et trouver des solutions qui vont convenir au maximum pour le bien-être de tout le monde. Tout le monde ne sera pas satisfait mais pour vivre ensemble il faut faire des compromis que sont les règles qui sont votées au parlement. Je ne crois pas au pouvoir de la rue ».

« La société française ne doit pas être la jungle »

Défendant le caractère « humaniste » de sa candidature, Anne Brissaud met en avant : « Les Français ont besoin de soutien pour sortir d’une situation, que l’on espère la plus passagère possible. On veut arriver à montrer qu’il faut soutenir les plus faibles. On n’est pas dans la jungle où le plus fort règne et la violence gagne. La société française ne doit pas être la jungle. Nous sommes là pour rédiger des lois afin de protéger les plus faibles, ce que la jungle ne fait pas ».

D’un point de vue économique, favorable à l’augmentation du SMIC, elle estime cependant que « indexer les salaires sur l’inflation serait une erreur. Cela revient à alimenter l’inflation et donc à être dirigé par la finance. Au contraire, il faut baisser les charges pour donner les moyens, à ceux qui le peuvent, en discutant avec eux sur comment y arriver, d’embaucher ». À la notion de pouvoir d’achat, elle préfère celui de « revenu disponible » en expliquant : « Ce qui est important, c’est ce qu’il reste d’argent pour avoir le choix et rester libre ».

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Et de détailler une méthode qui s’appliquera à la vingtaine de thématiques détaillées durant la campagne à venir : « Nous croyons aux corps intermédiaires et avons envie de leur redonner leur place. Nous voulons montrer que nous sommes dans l’échange et la discussion pour trouver des solutions ».

Nous voulons une société apaisée »

Après le faible score obtenu à la Présidentielle, Anne Brissaud reste lucide quant aux chances de sa famille politique : « On sait que l’on ne sera pas majoritaire donc on siègera dans l’opposition du gouvernement proposé par Emmanuel Macron. Mais dans une opposition que nous voulons constructive, pour accompagner les réformes nécessaires à la France et s’opposer à ce qui nous semble aller dans le mauvais sens car nous voulons une société apaisée ».

Anne Brissaud s'est entourée d'une jeune équipe pour mener la campagne.
Anne Brissaud s’est entourée d’une jeune équipe pour mener la campagne. (©CN / Métropolitain)

Échouant au second tour en 2012 face à la socialiste Anne-Yvonne Le Dain sur cette même circonscription, Anne Brissaud espère aujourd’hui profiter, d’une part des multiples candidatures multiples à gauche, et d’autre part, contrairement aux dernières Municipales, proposer une candidature unique aux électeurs de la droite et du centre, pour tirer son épingle du jeu. En attendant le ou la candidate Renaissance ou d’éventuelles candidatures surprises. Mais au moins, contrairement à 2012, Joseph Francis est déjà annoncé sur la 4e…

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Et si jamais la victoire n’est pas au bout, Anne Brissaud vise un autre objectif : « J’espère au moins que cette campagne sera imprégnée de ce petit son qui est de dire que l’on peut faire les choses calmement, dans la sérénité, dans une ville et une France apaisée. Que les gens arrêtent de penser qu’il faut aller dans la rue, qu’il faut se battre pour obtenir ce que l’on veut. On peut discuter ».

Le 07/05/2022 à 09:46, par Cédric Nithard.