Un dimanche au musée de Lodève : 170 oeuvres fascinantes

08/07/2018 à 09:25

Le musée de Lodève a rouvert au public vendredi après-midi, avant d’être inauguré samedi, par la ministre de la Culture, Françoise Nyssen. Une bonne idée de sortie ce dimanche en famille, entre amis ou entre passionnés d’oeuvres d’art, à quarante minutes de Montpellier.

Dans le vertigineux atrium, le grand Faune de Paul Dardé, sculpture monumentale de 4 mètres de haut et de 14 tonnes, accueille le visiteur dès l’entrée du nouveau musée de Lodève. En écho à cette œuvre emblématique, le musée consacre son exposition de réouverture au thème du faune qui fascine les artistes depuis l’antiquité. Entre mythes et représentations, l’exposition Faune fais-moi peur ! fait dialoguer des œuvres d’époques et techniques différentes et évoque les multiples facettes de cet être mystérieux : hybride, espiègle, érotique…En faisant dialoguer des œuvres d’époques et de techniques différentes, l’exposition montre à quel point le sujet a toujours fasciné et inspiré les artistes.

« Carton plein »

Riche de 170 œuvres du Ve siècle avant J.-C. au XXe siècle – peintures, sculptures, dessins et céramiques –, l’exposition est rythmée par les représentations facétieuses, tendres ou enfantines du faune que réalise Picasso à partir de son séjour à Antibes en 1946.

Cette exposition s’inscrit dans le réseau Picasso Méditerranée 2017-2019  une initiative du Musée national Picasso-Paris. Dans le cadre du réseau Picasso-Méditerranée, le musée de Lodève, le musée Fabre, à Montpelllier, le musée des cultures taurines et le Carré d’Art, à Nîmes, le Musée PAB, à Alès ont conçu une carte intitulée « Carton plein ». La première exposition visitée à tarif plein dans l’un de ces musées, donne droit, sur présentation de cette carte, à un tarif réduit dans les autres musées partenaires.

Cette exposition de Lodève est reconnue d’intérêt national par le ministère de la culture, direction générale des patrimoines, services des musées de France.

Fierté de la sous-préfecture

Le musée complètement réhabilité grâce à des travaux de 11 M€ est la fierté de la sous-préfecture rurale de l’Hérault de 7 500 habitants, au pied du Larzac. L’objectif est de favoriser son développement : 40’000 visiteurs se pressent chaque année au musée.

Fondé en 1957 dans l’élégant hôtel particulier du cardinal de Fleury, non loin de la cathédrale gothique Saint-Fulcran, pour réunir de remarquables collections en sciences de la terre et en archéologie prélevées dans les paysages environnants, qui condensent quatre ères géologiques, le musée attire des chercheurs du monde entier.

Des expositions temporaires de grande qualité –Fauvisme, Peintres de Venise, Berthe Morisot ou Bonnard– ont donné au musée ouvert depuis 1997, une notoriété auprès du grand public. « Aux côtés de richesses naturelles telles que le lac de Salagou et le cirque de Navacelles, le musée de Lodève joue un rôle primordial dans l’attractivité » du Lodévois-Larzac, souligne Carole Delga, la présidente PS de la région Occitanie -Pyrénées-Méditerranée- présente hier, à l’inauguration.

« Ce musée est la fierté du territoire et une carte importante de développement économique et touristique de la communauté de communes Lodévois et Larzac », confirme Jean Trinquier, président de cette collectivité comprenant une trentaine de communes et environ 14’000 habitants, dans une zone reculée marquée par un fort chômage.

Pari de la culture

Le pari de la culture comme levier économique est en passe d’être gagné : deux mille habitants ont répondu présents à l’ouverture en avant-première de ce musée, qui se veut un instrument de mixité sociale.

Profondément rénové et repensé sur le plan architectural après des travaux s’élevant à 11 millions d’euros, le musée a aujourd’hui doublé ses surfaces d’accueil et d’exposition grâce à une partie contemporaine minérale.

Mis aux normes internationales de conservation des oeuvres et d’accessibilité, le musée à la magnifique cour intérieure rouvre avec un projet inédit, basé sur la « volonté de lier trois collections de nature très différente autour d’une question commune, celle de la trace », explique Ivonne Papin-Drastik, directrice du musée.

Peintures, sculptures, dessins, céramiques

Les objets exposés, traces de gouttes de pluie tombées il y a 285 millions d’années, traces de pas d’une famille explorant une grotte il y a 9 000 ans, empreintes de pas de reptiles, grotte sépulcrale, dolmens, statues menhir, donnent lieu à des récits multimédias.

À travers 170 oeuvres, peintures, sculptures, dessins, céramiques, du Ve siècle avant JC au XXe siècle, de Pablo Picasso, Gustave Moreau, Marc Chagall ou Henri Matisse, cette exposition labellisée d’intérêt national et Picasso Méditerranée, évoque jusqu’au 7 octobre les multiples facettes de cet être hybride mystérieux à la sexualité débordante.

>> En raison de la place accordée à cet événement que représente la réouverture du musée de Lodève, la chronique dominicale de notre critique d’art Manon Haddouche est différée à dimanche prochain.

>> Pratique : musée de Lodève, 1, place Francis Morand. Ouvert le samedi et le dimanche.  +33 (0)4 67 88 86 10

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Un Picasso à découvrir au musée Fleury à Lodève.

Jean-Marc Aubert