Jeudi soir se tenait au GGL Stadium, une réunion publique en présence de Philippe Saurel. À cette occasion, un habitant du quartier Ovalie l’a interrogé quant à l’intérêt de Mohed Altrad pour les terrains à proximité du stade. Le président du MHR n’a jamais caché son intention depuis de nombreuses années d’y développer des activités annexes pour apporter des financements supplémentaires au club.

En juillet dernier, le président du MHR avait encore évoqué sa volonté d’acquérir le stade tandis que le nouveau naming était acté. Répondant à la question, Philippe Saurel ne ferme pas la porte à toute coopération avec l’homme d’affaires. À certaines conditions.

« Je suis autant favorable pour une coopération avec Monsieur Altrad, si cela correspond aux intérêts de la ville, qu’avec Monsieur Nicollin pour le futur stade »

« Il fait beaucoup pour le rugby, à ce titre je le remercie » débute Philippe Saurel avant de rentrer dans le vif du sujet, « Monsieur Altrad souhaite acheter l’ensemble des terrains qui bornent le stade mais il souhaite aussi acheter les terrains d’entraînement pour y construire des hôtels. Et c’est sur ces terrains d’entraînement qu’évoluent le club amateur et les écoles de rugby. Le règlement dans le Top 14 impose pour y évoluer que la licence soit portée par le club amateur. Donc je n’ai pas envie de perdre l’équipe de rugby ». On imagine toutefois mal Mohed Altrad ne pas avoir anticipait la chose et saborder son club.

« Des économies pour les Montpelliérains »

« Ceci dit, sur le principe même de la coopération public-privé, je suis favorable », poursuit le maire de Montpellier avant de préciser : « Je suis autant favorable pour une coopération avec Monsieur Altrad, si cela correspond aux intérêts de la ville, qu’avec Monsieur Nicollin pour le futur stade. Parce que tout ce que les entreprises injectent dans ce type d’équipement, c’est autant d’argent qui n’est pas dépensé pas la collectivité. Et donc ce sont des économies pour les Montpelliérains ».

10 M€ ont d’ailleurs été inscrits dans les budgets 2019 de la Ville et de la Métropole, qui seront votés prochainement, concernant le futur stade de foot dont la pose de la première pierre a toujours été annoncée en juin 2019.

« Si un jour nous cédons ces terrains, ils auront pris de la valeur »

Philippe Saurel s’en remet d’ailleurs aux deux assemblées : « Ma position est claire. J’ai fait voter le groupe majoritaire de la ville et celui de la Métropole. J’ai demandé aux élus s’ils étaient d’accord pour céder à Monsieur Altrad les terrains qui étaient autour du stade. À l’unanimité, ils ont dit non. Donc je me suis plié à cette exigence ». Le maire ne manque pas de s’en féliciter d’un point de vue logistique et économique : « J’ai d’ailleurs bien fait puisque, à l’époque, la ligne 5 ne passait pas par la rue de Bugarel et ne prenait pas un morceau du parking et du parvis. Maintenant, on serait emmerdé pour la faire passer si on avait cédé les terrains. Et puis, lorsque le tramway passe à proximité, les terrains gagnent 20 à 30 % de valeur marchande. Donc ce n’est pas forcément, et même bien au contraire, une mauvaise affaire pour la Ville. Si un jour nous cédons ces terrains, ils auront pris de la valeur ».

« Pas contre, mais à des conditions… »

En conclusion, Philippe Saurel résume sa position : « Je ne suis pas contre la coopération public-privé, mais à des conditions qui ne désavantagent pas la Ville et la Métropole. Je considère qu’elles doivent tenir la main sur l’outil et ne pas le céder complètement au privé ». À l’instar des frères Nicollin, si Mohed Altrad veut développer un projet cela doit passer par une coopération avec Philippe Saurel.

La question des terrains, avec l’argument économique avancé par le maire de Montpellier, laisse toutefois penser que cela pourrait être conditionné par la construction de la ligne 5. La patience est donc de rigueur…