Montpellier. Fait divers : il poignarde le contrôleur de bus, il file en prison


Pour son geste, l'agresseur du contrôleur de la TAM a été placé en détention provisoire à la maison d'arrêt de Villeneuve-lès-Maguelone
Pour son geste, l’agresseur du contrôleur de la TAM a été placé en détention provisoire à la maison d’arrêt de Villeneuve-lès-Maguelone (©dr)

Ce vendredi, la justice a tranché : pour son agression à l’arme blanche d’un agent de la TAM, le jeune homme de 20 ans est placé en détention provisoire. Mercredi, vers 15h, le prévenu a poignardé un contrôleur de bus de 45 ans, grièvement blessé à la jambe. L’incident est survenu dans le quartier La Martelle, au niveau de l’arrêt des Bouisses, mais c’est sur la place de la Comédie, vers 17h, que le coupable de l’agression s’est rendu à des policiers municipaux en patrouille.

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Violences aggravées

L’individu a été présenté devant la justice ce vendredi après-midi pour répondre notamment de violences aggravées sur un agent habilité à constater les infractions sur un réseau de transport public. Il risque pour cela une peine de 10 ans de prison. C’est la première fois, à Montpellier, qu’un contrôleur des transports en commun subit une agression à l’arme blanche.

Placé en détention provisoire

Si l’avocat de l’agreseur, Maître Florian Médico, a bien obtenu un délai pour préparer la défense de son client (le procès est fixé au 12 septembre 2022), le jeune homme a été placé en détention provisoire par le tribunal judiciaire. Il attendra son procès depuis une cellule de la maison d’arrêt de Villeneuve-lès-Maguelone.

« La violence n’est en rien acceptable ou excusable…J’apporte, en mon nom mais aussi au nom de l’ensemble des Montpelliérains, tout mon soutien à la victime de cet acte odieux »

Michaël DelafosseMaire de Montpellier

Une décision qui a satisfait la victime, qui a pu quitter l’hôpital jeudi, mais aussi, plus largement, tous ses collègues de la TAM. Laurent Murcia, représentant du syndicat FO-TAM, confirme que cette décision de justice marquée par la mise en détention provisoire du prévenu convient aux agents : « Nous sommes satisfaits de la décision de la justice : si on met des coups de couteau et que l’on ressort de suite, ce n’est pas normal », a-t-t-il confié à la Gazette : « La société se tend, il y a des disputes partout, c’est électrique et nous sommes aux premières loges ».

La sévérité de l’Etat… 

La justice a suivi dans cette affaire les réquisitions du ministère public représenté par Fabrice Bélargent, le procureur de la République de Montpellier. Le « proc » a notamment rappelé la sévérité de l’Etat concernant les violences commises en l’encontre d’agents des services publics… Un rappel ferme de la loi sous les yeux du maire de Montpellier, Michaël Delafosse, venu soutenir la victime et sa famille et, plus largement, les agents de TAM.

L’élu, qui avait déjà et très rapidement condamné « un acte de violence gratuit d’une gravité exceptionnelle », se satisfait lui-aussi de la décision de justice : « La violence n’est en rien acceptable ou excusable… J’apporte, en mon nom mais aussi au nom de l’ensemble des Montpelliérains, tout mon soutien à la victime de cet acte odieux et à tous les agents publics qui exercent leurs missions pour le bien commun. »

TAM : des agents usés par le manque de respect
Choqués par la gravité de cette agression à l’arme blanche, les salariés des transports en commun montpelliérains ne cachent plus leur lassitude face aux outrages quotidiens et à l’incivilité. Mercredi, après l’agression, les conducteurs de bus et de tramway ont d’ailleurs exercé leur droit de retrait jusqu’à jeudi et sont tous rentrés au dépôt. À 16h30, toutes les lignes de bus et de tramway étaient à l’arrêt à Montpellier… Les salariés de la TAM espèrent que le maire de Montpellier et président de la Métropole tiendra son engagement avec la création, en 2023, d’une police des transports composée d’une cinquantaine d’agents.
11/06/2022 à 10:31 - Gil Martin.