Béziers / Féminicide : le concubin de la trentenaire était revenu vivre chez elle


La police a enquêté à Béziers
La police a enquêté à Béziers (©Police nationale)

Le concubin de 41 ans a été mis en examen et écroué pour meurtre sur conjoint, ce mercredi soir. Le procureur de la République Béziers révèle que la victime avait accepté de l’héberger en secret depuis sa récente sortie de prison. Une mère de famille de 38 ans a été lardée d’une dizaine de coups de couteau, lundi matin, dans son appartement d’une résidence de Béziers, par son concubin âgé de 41 ans, sorti de prison récemment.

L’auteur présumé de ce féminicide avait pris la fuite, avant d’être interpellé dans l’Aude. Il était en garde à vue depuis. À l’issue de cette rétention, ce mercredi, le parquet de Béziers a ouvert une information judiciaire du chef de meurtre par conjoint. Après sa mise en examen par le magistrat instructeur, il a été placé en détention provisoire par le juge des libertés et de la détention. En cas de condamnation, il encourt la peine de réclusion criminelle à perpétuité.

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Hébergé en secret

Selon Raphaël Balland, le procureur de Béziers, « En l’état des investigations, il résulte des nombreuses auditions effectuées par le commissariat de police de la DDPN de Béziers, que l’homme était revenu habiter chez la victime dès sa sortie de détention le 21 mars dernier, malgré son interdiction judiciaire, avec l’accord de la victime, ce dont avait connaissance l’entourage amical et familial. Cette situation avait été cachée au juge de l’application des peines et au service pénitentiaire d’insertion et de probation, y compris à l’occasion d’un appel téléphonique d’un agent de probation à la victime, trois jours avant le drame »…

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Strangulation

Les témoins s’accordent à dire que l’homme n’avait pas commis jusqu’alors de violences envers sa compagne, mais qu’il menaçait très souvent de la tuer si elle le quittait. Or, les investigations ont révélé qu’elle avait une autre relation amoureuse depuis plusieurs mois, ce dont son concubin semblait se douter. Concernant son passage à l’acte, le concubin a immédiatement déclaré aux enquêteurs qu’une nouvelle dispute s’était déclenchée entre eux à leur domicile vers 9h30 lundi, alors qu’elle venait de déposer leur fils de 12 ans à l’école et qu’elle s’apprêtait à partir travailler. Selon sa version, la victime lui avait annoncé qu’elle voulait le quitter et il l’avait alors étranglée au cours de la dispute jusqu’à ce qu’elle perde connaissance ; puis il l’avait poignardée à dix reprises avec un couteau de cuisine. Il s’était ensuite enfui vers 10h30 avec le véhicule de sa compagne, affirmant n’avoir aucune destination précise, jusqu’à l’aire d’autoroute de l’A61, où le véhicule avait été retrouvé en panne d’essence dans l’Aude. Il appelait  de nouveau les gendarmes en fin d’après-midi, souhaitant se rendre. Il était arrêté en douceur à Marseillette, par des militaires de la brigade de Trèbes.

Dix coups de couteau

L’autopsie pratiquée à Montpellier confirme un étranglement, ainsi que la présence de dix plaies par arme blanche, sans aucune lésion de défense. Les investigations se poursuivent désormais sous l’autorité du magistrat instructeur. S’agissant des deux enfants, ils sont désormais confiés à des membres de la famille maternelle.

18/05/2022 à 19:33 - Jean-Marc Aubert.