À l’occasion de la conférence de presse de rentrée du MHSC, Laurent Nicollin est revenu sur le projet du futur stade. Face à la lenteur des procédures et un financement réduit de la Banque des Territoires, le président du club de foot de Montpellier ne cache pas sa lassitude et ses intentions : « J’ai jusqu’à décembre-janvier pour déposer mon permis de construire, si je ne l’ai pas déposé, j’arrêterai le projet de stade« .
« Il y a un mois, je vous aurai dit que tout avançait bien. Depuis quelques temps, on a quelques difficultés avec un de nos partenaires. Pour l’instant, le projet n’est pas loin d’être au point mort » explique Laurent Nicollin. Le partenaire en question n’est autre que la Banque des Territoires qui aurait revu sa participation à la baisse. Après la venue de la ministre des Sports Amélie Oudea-Castea en mai, cette dernière ayant dévoilé des visuels du stade, on pensait le projet en passe d’être bouclé. D’autant que plusieurs bruits annonçaient un dépôt de permis imminent. C’est donc un nouveau coup d’arrêt qui met tout le projet dans l’incertitude.
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Alors le président du MHSC en appelle à Emmanuel Macron et sa fibre footballistique. « La Banque des Territoires c’est l’État. Le président de la République soutient l’Olympique de Marseille, j’espère qu’il donnera aussi des consignes pour soutenir un petit club qui est 100% français. Il n’en reste que 4 ou 5 en France, ce sera bien d’avoir un coup de main de la part de la présidence et un regard bienveillant pour que la Banque des Territoires nous donne ce qu’elle avait prévu de nous donner » lance-t-il.
Lyon et Strasbourg ont récemment rejoint le rang des clubs français, désormais majoritaires dans le championnat, dont les financement proviennent de capitaux étrangers. De Louis à Laurent Nicollin, Montpellier garde son indépendance et demeure un club familial. Mais le président ne se fait pas d’illusion : « Plus cela ira, plus ce sera compliqué. Surtout si on n’a pas notre nouveau stade car financièrement nous ne nous en sortirons pas. On tiendra ce que l’on tiendra avec mon frère et un jour, si on n’y arrive plus, peut être que d’autres personnes plus qualifiées et avec plus d’argent feront autre chose avec le club. Pour l’instant, on ne se pose pas la question, on essaye de faire du mieux que l’on peut avec ce que l’on a et on continue à se battre. Mais c’est vrai qu’avec l’outil que nous avons actuellement, c’est compliqué. On a coach compétent et une équipe compétente, on va quand même continuer à gesticuler nos bras pour dire que l’on est là ».
Si jusqu’à présent, Laurent Nicollin s’est toujours montré patient quant aux différents contre-temps, il est désormais clair. « Je ne vais pas repousser encore de 2, 3 ou 4 ans le stade, c’est hors de question. On restera à la Mosson et si des politiques ont dit qu’il fallait investir pour le remettre aux normes alors ils mettront 100M€ pour le réhabiliter en faisant appel aux contribuables. Ce ne sera plus mon problème. J’ai jusqu’à décembre-janvier pour déposer mon permis de construire, si je ne l’ai pas déposé, j’arrêterai le projet de stade » tonne-t-il.
Une échéance que le président du MHSC s’impose. Annoncé en 2017, la première pierre devait être posée à l’occasion de la coupe du monde de foot féminin 2019 et inauguré en 2022 dans le quartier Cambacérès. Le projet, devenu un enjeu lors des municipales, a été retardé, son emplacement déplacé avec l’arrivée de Michaël Delafosse et son montage financier impacté par l’actualité internationale.
Après avoir régulièrement montré de l’agacement à l’évocation du sujet, Laurent Nicollin semble désormais au stade de la lassitude. « Si on continue, à un moment, le stade sortira en 2040 et je serai canné » lance-t-il sans pour autant baisser les bras : « J’espère le sortir en 2026-2027 comme c’était prévu. Quand on a parlé du nouveau stade mon père était vivant. On est gentils, sympathiques mais au bout d’un moment si en France on n’est pas capable de pouvoir faire un stade de foot quand ce sont des fonds privés, cela devient compliqué. Autant garder l’argent et l’investir ailleurs avec mon frère ». On sent que la colère n’est quand même pas loin…