Les policiers de la sûreté départementale de l’Hérault ont interpellé mercredi matin, à son domicile de Nîmes, un artisan âgé de 33 ans, marié et père de famille, identifié comme ayant harcelé huit femmes avec un téléphone prépayé.
L’enquête a démarré après la plainte le 20 mars dernier d’une habitante de Montpellier qui, le 15 mars dernier, avait été abreuvée d’appels à caractère sexuel sur son téléphone portable, l’inconnu maquillant sa voix. Les policiers de la Sécurité publique ont rapidement orienté leurs investigations vers un homme ayant séjourné dans la propriété de la victime, puisqu’il a livré des détails précis.
Ils se sont intéressés à un artisan venu effectuer des travaux les semaines ayant précédé le harcèlement téléphonique. Grâce à l’exploitation des fadettes -factures détaillées mensuelles des communications téléphoniques que l’opérateur adresse à ses clients. Le client est informé par là des appels, dont il a été l’auteur, de leur durée et de leur destinataire- et du décryptage des appels passés et reçus, les enquêteurs ont découvert que, ce 15 mars, cet artisan avait également harcelé d’autres femmes, selon le même mode opératoire : en tenant des propos malveillants particulièrement salaces, via un téléphone prépayé.
Une étude de la ligne payante
Impossible à identifier en raison de l’emploi d’un téléphone prépayé, le trentenaire nîmois a finalement pu être démasqué, grâce à une étude de la ligne téléphonique par les policiers de la sûreté départementale de l’Hérault, qui s’est avérée payante, en identifiant sept autres destinataires d’appels, sept femmes qui résident dans l’Hérault -Montpellier donc et Mireval- et dans le Gard, notamment à Uchaud.
L’artisan a été interpellé mercredi, à Nîmes et ramené au commissariat central de Montpellier, pour les besoins de l’enquête. En garde à vue, il a reconnu les faits et a expliqué avoir été pris de pulsions, difficiles à maîtriser, en abreuvant ces femmes d’appels malveillants.
Responsable de ses actes
Toutes les victimes évoluent dans son entourage : des femmes ou des ex-concubines de ses meilleurs amis et des clientes au domicile desquelles il a réalisé des travaux. Son épouse, entendue par les policiers sur ses agissements présumés est tombée des nues.
Un expert psychiatre près la cour d’appel de Montpellier qui a examiné le trentenaire à la demande du parquet de Montpellier a jugé qu’il était responsable de ses actes.
Condamné à 16 ans
Pour l’anecdote, selon une source proche de l’enquête, le Nîmois a été condamné pour des délits identiques, alors qu’il avait 16 ans. À cette époque, les portables n’existaient pas, mais, il avait utilisé des téléphones fixes. Il avait été condamné à 6 mois de prison avec sursis et à une mise à l’épreuve en vue de se soigner -ce qu’il avait fait, semble t-il- par un tribunal pour enfants.
Visiblement, ses pulsions incontrôlables ont repris le dessus, douze ans plus tard. Il a été déféré ce vendredi matin au parquet de Montpellier.