Pas (encore) de vacances estivales pour François-Xavier Lauch, le préfet de l’Hérault : ce mercredi 23 juillet en soirée, le représentant de l’État est revenu dans la cité de la Devèze, à Béziers, accompagné du sous-préfet de Béziers, Jacques Lucbereilh, et du maire, Robert Ménard, trois jours après être venu saluer et féliciter les forces de l’ordre après les violences urbaines de la nuit de samedi 19 à dimanche 20 juillet, où un policier national a été légèrement brulé à un genou par les tirs de mortier d’artifice.
Ils ont assisté à une opération des CRS de la compagnie nouvelle génération 81 basée à Marseille et engagée dans ce quartier gangréné par le trafic de drogue depuis quatre jours. Les CRS, assistés d’un chien anti-stups de la police nationale, ont multiplié les fouilles dans les parties communes de résidences identifiées pour abriter des caches des deux principaux points de deal identifiés et notamment des box qui ont été forcés avec des outils performants.
À lire aussi
Ce fut l’occasion pour le préfet de révéler avoir mis en oeuvre pour la première fois dans le département les nouveaux pouvoirs donnés par la loi visant à sortir la France du narcotrafic, via trois mesures fortes : engagement de deux procédures de fermeture d’établissements pour une durée de six mois, la signature de quarre arrêtés d’interdiction de paraître sur des points de deal de la Devèze pour des personnes impliquées dans les trafics et expulsion d’un logement social d’une famille impliquée dans les trafics de drogue.
À lire aussi
Procédures d’expulsion trop longues
Dimanche soir, sur l’avenue de la Devèze, en l’absence de son mari, maire de la ville -à la tête de la délégation qui s’est rendue à Taipei dans le cadre du jumelage entre Taïnan et Béziers signé en novembre 2023, sur invitation et prise en charge des frais par les autorités taïwanaises-, Emmanuelle Ménard, conseillère municipale qui a eu l’occasion de s’entretenir avec le représentant de l’État, a dénoncé le véritable parcours du combattant pour « mettre à exécution les procédures d’expulsion des familles des enfants condamnés pour trafic de stupéfiants et pour des violences urbaines : elles sont anormalement longues et contraignantes ».
Interrogée par Métropolitain, l’élue a déclaré « demander au président de la République et au Premier ministre de rendre à l’avenir plus rapide l’aboutissement de ces procédures d’expulsion ». De retour ce lundi 21 juillet, Robert Ménard a vivement condamné ces violences urbaines, réclamant notamment « une réponse rapide et ferme de la justice ».
À lire aussi
Le sénateur Hussein Bourgi réagit
De son côté, le sénateur PS de l’Hérault, Hussein Bourgi réagit après ces émeutes : « Des policiers intervenant dans le quartier de La Devèze à Béziers, sont tombés dans un guet-apens et ont été pris à partie par une cinquantaine de délinquants. Ces derniers ont accueilli les forces de l’ordre par des tirs de mortier. Un appartement a pris feu, embrasant un immeuble. Le pire a été évité grâce à l’intervention des sapeurs-pompiers qui ont éteint l’incendie et évacué la propriétaire âgée, dont l’appartement a brûlé. Je rends un vibrant hommage aux policiers nationaux et municipaux, ainsi qu’aux sapeurs-pompiers qui sont intervenus à leurs côtés à La Devèze. Ils savent pouvoir compter sur mon indéfectible soutien dans le difficile travail contre la délinquance et la criminalité. À Béziers comme ailleurs en France, il ne saurait y avoir de territoire perdu de la République, ou de quartier où les narcotrafiquants feraient la loi ». Pour l’heure, les narcotrafiquants se font discrets et le calme est revenu à la Devèze, tandis que les investigations des unités de la police judiciaire de Béziers et de Montpellier se poursuivent activement.